«L'INDH a été conçue pour accompagner les projets et programmes gouvernementaux et non pas pour les remplacer». C'est en ces termes que Nadira Guermaï, gouverneur et coordinatrice nationale de l'Initiative nationale pour le développement humain (l'INDH), a tenu à expliquer les motivations premières derrière la mise en place de cette institution. Dans un entretien accordé à l'Agence maghreb arabe presse (MAP), Guermaï revient sur la finalisation prochaine de la stratégie de l'INDH pour la période 2011-2015. Elle vient, en effet, de confirmer qu'une commission composée notamment d'élus, de parlementaires, d'universitaires et d'associations représentant la société civile est sur le point de finaliser cette stratégie qui connaîtra une nouvelle structuration. Gouvernance Intervenant à l'occasion de la tenue du Sommet «Africités» qui s'est déroulé du 16 au 20 décembre à Marrakech, Nadira Guermaï, a expliqué que l'INDH ne dépasse pas ses prérogatives et son champ d'action, mais veille à ce que les projets de développement soient exécutés dans le cadre de la bonne gouvernance territoriale. Elle a, par ailleurs, mis l'accent sur l'importance des opérations d'audit et de contrôle menées de manière régulière, soulignant qu'aucun projet ne pourrait être réalisé sans une étude préalable d'impact sur la population. D'ailleurs, cette dernière est fortement impliquée dans les réalisations de l'institution, puisque les membres de l'INDH collectent les propositions des populations locales ciblées et leur confèrent la gestion des projets. Un modèle jalousé... Sur le terrain, l'INDH a mis en œuvre, entre septembre 2005 et juillet 2009, quelque 18.000 projets, ayant bénéficié à plus de 4 millions de personnes. Le coût de ses réalisations atteint 11,13 milliards de dirhams, dont 6 milliards assurés par l'INDH. L'ensemble de ces projets a été conçu et finalisé par des commissions comprenant des représentants de la société civile, des instances élues et des administrations, avec une représentativité féminine de 16%, certainement par respect du genre. En bon communicateur, l'INDH n'a d'ailleurs pas manqué d'afficher ses réalisations au sommet «Africités». L'idée derrière cette présence est «d'enclencher une interaction avec les pays africains et à faire connaître davantage cette initiative qui se veut une référence et un modèle à suivre à l'échelle africaine», comme l'explique Guermaï ; D'ailleurs, nombre d'acteurs locaux africains ont proposé l'organisation d'un forum international pour présenter les expériences réussies en matière de développement humain et examiner les différents modes de développement possibles dans ce domaine ainsi que les moyens de renforcer la coopération Sud-Sud.