#fikraryadia, ça ne vous dit rien ? Normal. Lancé dimanche 16 août sur les réseaux, notamment Twitter et Facebook, par le benjamin du gouvernement, Othmane El Ferdaous, le hashtag est le filet de pêche du ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports. Il compte ainsi recueillir les propositions de projets innovants, à même de promouvoir une culture d'expérimentation et de fournir de meilleures réponses aux défis que connaît le secteur sportif. Zoom. «Merci SVP de poster vos propositions de projets innovants à portée nationale sur #fikraryadia avant le 26 août», a publié El Ferdaous sur ses comptes en ligne, à la mi-août, indiquant que «le meilleur projet sera mis à l'étude par le ministère de la Culture, de la jeunesse et des sport afin d'être réalisé». Le plus jeune membre de l'équipe d'El Otmani, coopté début avril 2020, a également décliné les critères de sélection. «Vos propositions devront dans la mesure du possible répondre aux points suivants : problème à résoudre, insuffisance de la solution actuelle, approche novatrice ou technologique, modernisation du service public, contribution à la réduction des inégalités sociales/de genre, et résultats attendus.» Et visiblement, l'idée plaît à de nombreux internautes qui se voient ainsi associés à la gestion du sport national. «Je vois qu'on a toujours eu des problèmes avec nos talents locaux dans les différentes pratiques sportives parce qu'ils sont rares, sous-exploités, rarement recrutés ou mis dans un cadre sportif et sain (…) », commente un certain Anas Mahamid dans un post repris par Othmane El Ferdaous sur sa page Facebook. «Pendant des décennies, et là je parle spécifiquement du football, la sélection nationale et les équipes de football du pays, de manière générale, ont livré de belles prestations grâce à des talents locaux», a ajouté l'internaute proposant la mise en place d'une nouvelle application devant permettre de dénicher des talents à l'échelle nationale. Une autre internaute, Jihane Sadiq, elle aussi séduite par la démarche d'El Ferdaous, ne tarit pas de propositions. Elle propose, entre autres, la «signature de conventions et partenariats entre les entreprises sportives partageant les mêmes valeurs pour la construction d'installations sportives de qualité», une révision «urbanistique par la mise en place de système de vie où l'on trouve une crèche – une maternelle – un lycée – un parc – un gymnase», la promotion de la culture du sport «en intégrant ce critère dans les candidatures et les recrutements». Et ce n'est pas tout. Jihane prône également la révision du concept des « maisons de quartier », proposant dans la foulée la création de clubs d'accompagnement de la jeunesse en matière d'inscription sportive, d'orientation pédagogique... de mise en contact direct des jeunes avec les milieux associatifs. Ils sont déjà nombreux comme Jihane et Anas à poster leurs «idées» sur les réseaux avec le hachtag #fikraryadia. Preuve que le sport demeure encore une passion chez de nombreux jeunes Marocains. «La pratique sportive est à la fois une forme d'automédication, une source d'immunité, un moyen d'éducation civique et un art qui nécessite la reconnaissance et le respect du talent», affirme El Ferdaous, rappelant que l'économie du sport, sociale et solidaire, rassemble près de 8.500 associations affiliées aux fédérations, avec plus de 330.000 licenciés et 33.000 managers sur tout le territoire. Ce qui constitue «un levier majeur de développement local, avec 40 % des fédérations couvrant plus de 10 régions et contribuant au désenclavement sportif», explique le ministre. Pour la préservation des atouts sportifs face à la crise sanitaire et l'amélioration des perspectives économiques, il a lancé récemment ce qui s'apparente à un plan de riposte dédié. Parmi les mesures de résistance prises par le ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports, figure notamment la signature d'avenants aux conventions d'objectifs avec plus de 30 fédérations sportives pour le versement de subventions totalisant 82 millions de dirhams. L'effort financier de l'an dernier est donc reconduit malgré l'arrêt des compétitions et des pratiques sportives durant le confinement. «Ces décisions doivent permettre aux fédérations de faire face aux difficultés liées à la pandémie et d'aller sereinement vers une gestion plus professionnelle de la chose sportive (formation, planification, gestion, etc.)», explique le membre du gouvernement dimanche dernier dans un communiqué relayé sur les réseaux sociaux. Le plan inclut également l'accompagnement à la transformation de 32 clubs de football en sociétés sportives. Une subvention de 80 millions de dirhams sera versée à la Fédération royale marocaine de football, soit un appui de 2,5 millions de dirhams par club, pour améliorer leur capacité à intéresser le secteur marchand (sponsoring, vente de licence, affiliations, dons, etc). A cela il faut ajouter le renforcement du programme d'action de la Fédération royale marocaine d'athlétisme par un appui de 50 millions de dirhams et le règlement de 7 millions de dirhams d'arriérés. Enfin, une campagne de promotion du sport féminin sera lancée afin de sensibiliser les gestionnaires d'infrastructures sportives, les parents et les entraîneurs, parce que l'écosystème sportif ne sera durable qu'à condition d'être équitable. KHADIM MBAYE / Les inspirations ECO