«L'efficacité énergétique dans l'industrie». Tel était le thème de la deuxième Conférence de l'énergie maroco-allemande qui s'est tenue le 9 octobre à Casablanca, entre les acteurs économiques des deux pays. Organisée par la Chambre allemande de commerce, une pléiade de chefs d'entreprise des deux parties y ont répondu présent. Mettant en valeur l'expérience allemande dans le secteur de l'efficacité énergétique, Michael Witter, ambassadeur d'Allemagne au Maroc, a souligné que plusieurs sociétés du pays sont prêtes à proposer une panoplie des produits à leurs homologues marocains pour les aider à accroître l'efficacité énergétique. «Des opportunités de marché pour les entreprises allemandes s'offrent sur le marché marocain, dans les domaines techniques visant à améliorer l'efficacité énergétique». En valorisant les efforts déployés par le gouvernement marocain en matière de sensibilisation des entreprises industrielles, le diplomate allemand a rappelé que les décrets d'application de la loi marocaine portant sur l'efficacité énergétique du secteur industriel «sont en bonne voie». Pour sa part, Mohamed Wahib Lisser, responsable au ministère de l'Energie, de l'eau et de l'environnement, a noté que l'efficacité énergétique constitue un défi pour tous les pays. Ainsi, la mise en place des stratégies d'amélioration de l'efficacité énergétique est fortement recommandée, surtout avec les changements climatiques qui constituent une menace pour la paix et la stabilité des pays. Il est à signaler que «l'augmentation de l'efficacité énergétique permet de baisser les consommations d'énergie, en contribuant par ailleurs à la réduction des coûts écologiques, économiques et sociaux, liés à la production et à la consommation d'énergie». Au Maroc, la consommation d'énergie est en dessous de la moyenne. Le secteur de l'industrie est le premier consommateur d'énergie au Maroc, avec 32% de la consommation de l'énergie finale, soit 7.000 Gwh et 799 mille TEP. Ce chiffre était de l'ordre de 29% de l'énergie finale en 2004. Tout cela a incité le gouvernement à la mise en place du Plan national d'actions prioritaires afin de réduire la consommation d'énergie de 12% à l'horizon 2020. En passant à l'action, le département de tutelle vise l'optimisation de la consommation énergétique des entreprises en les incitant à l'acquisition des matériaux de haute technologie pour améliorer l'efficacité énergétique, a souligné Mohamed Wahib Lisser. Cette efficacité constitue un moyen de compétitivité permettant aux entités économiques de réduire des coûts de production. Quant à Mohamed El Haouir, de l'Agence des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ADEREE), il a précisé que pour les décrets concernant le bâtiment, ils vont voir le jour dans les prochaines semaines. Quant à l'industrie, le problème se pose au niveau de l'identification du seuil et de l'approche à adopter pour chaque branche du secteur. «C'est un travail de concertation avec la fédération nationale et le ministre de l'Industrie et du commerce», a-t-il conclu. En chiffres, la demande nationale d'électricité a évolué de 6,5% par an durant les cinq dernières années. Pour combler les lacunes dues notamment à l'insuffisance de l'offre pour faire face à la forte demande, le Maroc a recours à l'étranger pour satisfaire ses besoins. Ainsi, sur le plan interne, le Maroc a adopté une loi visant l'amélioration de l'efficacité énergétique dans les bâtiments publics, l'industrie et dans le secteur du transport. Le point fort de cette loi consiste dans le fait d'obliger les entreprises marocaines à recourir à des audits techniques de manière récurrente. Il reste à mentionner que, selon l'ADEREE, les audits énergétiques réalisés jusqu'à maintenant, ont montré qu'il existait un potentiel important d'amélioration de l'efficacité énergétique dans les unités industrielles, représentant plus de 15% d'économie. Toutefois, un certain nombre d'obstacles ont empêché jusqu'à présent l'investissement dans l'EE (moins de 5% du taux de réalisation), même si 50% de ces projets d'investissements ne nécessitent aucun investissement ou ont un temps de retour sur investissement inférieur à 24 mois.