La stratégie de la formation professionnelle est presque finalisée, même si elle ne pourra être divulguée qu'après 5 mois. C'est ce que vient d'annoncer le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle hier, dans son exposé relatif à l'état d'avancement de la stratégie. «La formation est érigée actuellement en un droit consacré par la Constitution et le Maroc a été l'un des rares pays d'ailleurs a faire ce choix», a tenu à préciser le ministre de l'Emploi. La nouvelle politique de l'emploi commencera d'abord par prendre en charge les effectifs de jeunes non scolarisés, qui pourront être orientés vers les secteurs de l'agriculture et de l'artisanat. La nouvelle feuille de route préconise la construction de centres de formation par apprentissage. Pour la formation qualifiante, le département de tutelle prévoit d'élaborer un nouveau système d'orientation, notamment par la qualification des conseillers et la diversification des outils de communication. La création d'un nouvel institut national de formation et de formateurs, ainsi que la gestion déléguée visant la création d'instituts sectoriels, seront aussi prévues. Dans ce sillage, le département de Souhail entend élaborer un référentiel d'évaluation du système avec des indicateurs. L'état d'avancement de la stratégie Cela étant, «les deux premières phases de cette stratégie ont été achevées et portent sur le diagnostic du système actuel et sur le benchmark des bonnes pratiques», indique Souhail. Sur ce point, il faut préciser que les axes de rénovation du système sont en cours d'examen. Le but étant de le rendre compatible avec le marché du travail. Pour «un travail décent», comme le précise le ministre. En ce qui concerne la plateforme de contractualisation et de partenariats avec les divers acteurs concernés, il est prévu que cette dernière soit opérationnelle dès l'annonce des détails de la stratégie qui «tiendra compte des exigences de la régionalisation avancée et définira le niveau d'autonomie des établissements». En outre, concernant les contrats spéciaux de formation (CSF), la simplification des procédures et surtout la mise en circuit et l'adoption du projet de loi relatif à la formation en cours d'emploi, sont également projetées à court terme. Des actions d'accompagnement de la formation en cours d'emploi à travers la qualification des intervenants dans ce domaine est aussi une urgence. Abdelwahed Souhail, Ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle. «Les régions intégrées dans la gestion de la fomation professionnelle» Les Echos quotidien : Comment se présente la rentrée ? Abdelwahed Souhail : nous observons qu'une forte demande a été enregistrée, avec une moyenne de 3 demandes pour chaque place pédagogique. Il faut savoir que la formation professionnelle reste coûteuse, notamment avec la dimension régionale dans laquelle la carte de la formation professionnelle s'est inscrite. La réflexion actuelle tend à intégrer les régions dans la gestion et la gouvernance de ce système, ce qui est assurément une approche d'avenir. Les professionnels ont-ils été suffisamment impliqués dans l'élaboration de la nouvelle stratégie ? Je peux assurer que la stratégie projetée a été largement concertée avec les partenaires sociaux, que ce soit la CGEM ou les syndicats. Il faut également avouer que la préparation de cette stratégie avait commencé bien avant mon arrivée au ministère de l'Emploi, et actuellement le bureau qui a été chargé de la collecte des diverses suggestions, a livré les propositions qui contiennent également les orientations du Conseil supérieur de l'éducation. Nous en sommes à l'étape du diagnostic et de la validation du projet de la stratégie qui sera présenté avant le 1er trimestre de 2013. Comment se présente la formation professionnelle privée ? Nous sommes dans une logique d'encouragement de la formation professionnelle privée avec 58 nouvaux établissements qui ont vu le jour. Cette année, plusieurs mesures relatives au suivi et au contrôle des établissements privés, seront prises en vue de s'assurer du respect des critères administratifs et pédagogiques en vigueur Forte affluence pour la rentrée professionnelle Les chiffres provisoires de la rentrée pour l'OFPPT montrent que jusqu'à présent, plus de 380 organismes ont été admis au réseau de l'office, qui totalise 2.292 établissements y compris ceux gérés par le privé. Cette hausse de 19% des effectifs prévisionnels pour cette rentrée, montre le grand intérêt accordé aux formations dans les nouveaux métiers. L'office compte énormément durant cette année sur la nouvelle génération d'instituts spécialisés (Casablanca, Kenitra et Tanger). La continuité de la mise à niveau et de l'accréditation de la formation professionnelle privée seront également en ligne de mire durant cette étape.