La santé de la mère et de l'enfant, prochain chantier du ministre de la Santé. El Hossein El Ouardi vient en effet de décliner son nouveau plan d'action 2012-2016 quant à ce volet. À terme, il est donc prévu d'assurer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. En souscrivant aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le Maroc s'est engagé à réduire de trois quarts la mortalité maternelle et de deux tiers la mortalité des enfants de moins de 5 ans à l'horizon 2015. Pour y parvenir, le ministère compte donc augmenter la couverture des accouchements en milieu surveillé de 73 à 90% (de 55% à 75% pour le milieu rural). Le plan d'action entend également atteindre un taux de césariennes de 10% et augmenter la couverture en consultation prénatale (CPN) de 77 à 90%. Il y a lieu également de noter que les objectifs du plan visent la couverture à 95% de la consultation post-partum (CPP), ainsi que le maintien du taux de prévalence contraceptif supérieur ou égal à 67%. Gratuité et accessibilité Dans les mesures prévues pour l'accélération de la réduction de la mortalité maternelle, le ministre de la Santé juge «nécessaire d'étendre la gratuité, en plus de l'accouchement et de la césarienne, à la prise en charge des complications survenues au cours de la grossesse et en post-partum, notamment les hémorragies et les infections du post-partum». Dans cette lignée, El Hossein El Ouardi met l'accent sur la gratuité du bilan biologique standard de la grossesse au niveau des centres de santé avec un module d'accouchement, à savoir le groupage sanguin, la glycémie à jeun, l'hémoglobine, le TPHA/VDRL, l'examen des urines. Cette mesure devra concerner également les laboratoires d'analyses des hôpitaux de référence, afin de dépister certains facteurs de risques au cours de la grossesse comme l'anémie, le diabète et l'albuminurie. De plus, cette facilité d'accès aux services hospitaliers par le biais de la gratuité est prévue pour le transfert entre les structures de soins pour toutes les femmes et les nouveaux nés. En termes de renforcement des structures d'aide médicale d'urgence obstétricale rurale, la tutelle prévoit la création de 20 nouveaux sites, relevant des zones inaccessibles et sans couverture. Dans cette série de mesures, il faut également tenir compte de la normalisation du circuit du sang et de l'élargissement de l'implantation des antennes de sang à tous les hôpitaux provinciaux et préfectoraux. Pour assurer la mise en œuvre de ces nouvelles mesures, le ministère de la Santé semble avoir pris en compte la nécessité d'assurer un niveau de ressources humaines suffisant et un meilleur accès à l'information. Sur le volet disponibilité du personnel médical, la problématique concerne le secteur dans sa globalité. Conscient de ce défi, le chef du département de la Santé en a fait un des principaux chantiers de la réforme du secteur. En ce qui concerne le sujet précis de la santé de la mère et de l'enfant, le plan d'action décliné recommande la mise en œuvre de programmes dédiés à l'amélioration de la formation des médecins généralistes. Ces derniers devront de surcroît être formés à la consultation prénatale et post-natale, aux soins obstétricaux et néonatals d'urgence pour assurer un service meilleur à l'égard des nouveaux nés. En ce qui concerne l'accès à l'information, la nouvelle feuille de route du ministère de la Santé ambitionne de mettre en place un système d'information adapté, ainsi que le développement de la recherche dans le domaine de la santé périnatale.