Avec le durcissement des conditions d'octroi du crédit, les grandes entreprises ont de plus en plus recours aux emprunts obligataires pour appuyer leurs stratégies de développement. Cette fois, c'est Alliances Développement Immobilier (ADI) qui s'y met. Son assemblée générale mixte vient d'approuver, cette semaine, l'émission d'un emprunt obligataire d'un montant de 1 milliard de DH. Une opération qui devrait permettre à l'opérateur immobilier d'optimiser le coût de ses ressources financières, sérieusement sollicitées lors de la récente acquisition 69% des sociétés EMT et Somadiaz. Celles-ci sont censées constituer le pôle Construction du groupe, ce qui lui permet d'investir tous les métiers du secteur. 5 actions pour 7 obligations S'agissant de l'opération, la valeur nominale de l'obligation est de 1.000 DH, pour un montant maximal de titres à émettre de 1 million d'obligations. Celles-ci, ordinaires et/ou convertibles en actions, seront cotées à la Bourse de Casablanca. La durée totale de l'emprunt obligataire est de 5 années à compter de la date de jouissance des obligations. Suivant l'état du marché, le montant nominal maximum d'obligations pourrait être porté à 2 milliards, et cela en substitution partielle ou totale de la tranche convertible. À défaut de conversion préalable en actions, les émissions émises feraient l'objet d'un remboursement à l'échéance. Les acquéreurs des obligations auraient la possibilité d'obtenir la conversion de leurs titres en actions soit dans les 60 jours précédant le 4e anniversaire de jouissance de ces derniers, soit dans les 60 jours précédant l'échéance de l'emprunt obligataire. La base de conversion est fixée à 1.400 DH. Quant au nombre de titres à créer en cas de conversion, il est de 714. 286, soit 5 actions pour 7 obligations. Un pied de nez à la crise En misant sur sa politique de recentrage sur l'habitat intermédiaire, Alliances a fait preuve d'une solide résistance face à la crise. Au terme du premier semestre 2009, l'opérateur a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 961,4 millions de DH, soit une fulgurante progression de 281% comparé à fin juin 2008. Le résultat d'exploitation également affiché une forte performance de 262,2% à 360,4 millions de DH. Ce qui a élargi la marge opérationnelle de 2 points à 37,5%. Et en dépit d'un résultat financier déficitaire (-29,6 millions de DH contre -11,8 millions au premier semestre 2008) et un résultat non courant en baisse (43 millions contre 74,3 millions il y a un an), le RNPG s'est embelli de 97% à 210,8 millions de DH. Néanmoins, la marge nette a perdu 20,5 points à 21,9%. Par ailleurs, les comptes sociaux affichent des revenus en grande dépréciation de 71,7% à 103,3 millions de DH. S'agissant du résultat d'exploitation, il ressort déficitaire à 31,8 millions de DH en raison d'une gestion non optimale des charges opérationnelles.