Au terme des six premiers mois de 2012, en plus des effets de la conjoncture économique difficile, les activités du groupe Delta Holding ont été fortement perturbées par l'occupation et les blocages illégaux des sites de production de plusieurs de ses filiales installées à Kénitra. «Malgré une gestion rigoureuse au niveau de chaque filiale du groupe, les conflits sociaux émanant d'anciens ouvriers temporaires ont impacté directement les activités des sociétés concernées et de facto les réalisations du groupe en général», tient à préciser le management de DHO. Ni le ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle via ses inspecteurs du travail, ni les autorités locales ne sont parvenus à «calmer le jeu» entre le management et ses salariés. De plus, l'exécution par la force publique des jugements rendus en faveur des sociétés du groupe, ordonnée par le tribunal et autorisée par le parquet, connaît une certaine réticence. En dépit de cette situation, le carnet de commandes consolidé totalisait à fin juin 3,2 MMDH, dont près de la moitié obtenue au cours de ce premier semestre, soit une légère augmentation en comparaison de l'année précédente. Ainsi, le chiffre d'affaires consolidé s'établit à plus d'1,1MMDH, en repli de 15,8% sur une année glissante et ceci en raison du retard accusé sur certaines commandes. Toutefois, le groupe de la famille Fahim poursuit son plan de développement et d'expansion à l'international. Le chiffre d'affaires sur ce segment ressort à 134 MDH à fin juin (contre 43 MDH en 2011). Pour sa part, le résultat net a dû subir au cours de la première partie de cette année, des coûts supplémentaires que le groupe a supportés pour honorer les engagements de ses filiales, suite notamment aux facteurs exogènes qui ont impacté les performances du holding. Il s'agit essentiellement de la délocalisation partielle de ses activités basées à Kénitra et de sous-traitances locale et étrangère très coûteuses. Outre ces coûts non courants, la contribution pour l'appui de la cohésion sociale a eu également son impact sur la capacité bénéficiaire de ce semestre. Cette dernière ressort en forte baisse de près de 37% à quelques 90 MDH. À court et moyen terme, et dans la mesure où le climat des affaires le permet, le groupe demeure confiant quant à la solidité de ses fondamentaux : «Nous sommes capables de surmonter les difficultés que vivent nos filiales et de retrouver ses performances habituelles», indique le management de Delta Holding. En Bourse, le titre s'échange à 38,30 DH. Il ne déroge tout de même pas à la tendance du marché et affiche une contre-performance annuelle d'environ 4,25%. Sur le plan des multiples, DHO réalise un bénéfice par action de 2,85 DH, un rendement de 4,66% et un pay-out de 59,65%.