La galerie d'art l'Atelier 21 propose, du 14 juillet au 15 août, une exposition collective dans l'ère du temps baptisée «L'art pour l'espoir». «Tout mal auquel nous ne succombons pas est un bienfait pour nous». C'est de cette phrase d'Emerson que s'est inspiré Nietzsche pour écrire, dans Le Crépuscule des idoles, tout en rompant avec le prédicat moral et communautariste de son prédécesseur». En clair, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, estime l'équipe de l'Atelier 21, galerie casablancaise qui revient après plusieurs mois de fermeture. Revenir plus fort: c'est ce que propose la galerie avec une exposition sur l'art et l'espoir. «Une phrase devenue une sorte d'adage populaire pour dire la résilience et l'espoir. Et il n'est plus éloquent, plus puissant espace de résilience et d'espoir que l'art en ces temps hébétés, étrangement suspendus, comme un deuil, deuil de nous-mêmes, du monde tel que nous le vivions, sur la peau duquel nous vivions et qui nous a été brusquement arraché». L'idée est de réunir 27 artistes qui ont accepté de se dévoiler plus que jamais à l'image de Mohamed Abouelouakar, Saïd Afifi, Mo Baala, Fouad Bellamine, Saâd Ben Cheffaj, M'Barek Bouhchichi, Mustapha Boujemaoui, Mounat Charrat, Larbi Cherkaoui, Mohamed El Baz, Bouchta El Hayani, Nabil El Makhloufi, Safaa Erruas, Mohamed Fariji, Hassan Hajjaj, Majida Khattari, Fouad Maazouz, Najia Mehadji, Mohamed Melehi, Houssein Miloudi, Lamia Naji, Mohamed Qannibou, Mehdi Qotbi, Abdelkébir Rabi', Zakaria Ramhani, Yamou et Fatiha Zemmouri «Plus que jamais, dans cette épreuve que nous vivons tous de l'enfermement et de la peur face à la pandémie, nous avons besoin de ce que l'art crée de sens, de force et de beauté. Une beauté agissante qui éveille en nous ces sentiments dont nous pensions qu'ils ne pourraient plus prendre place avant longtemps: la joie, l'amour, l'émerveillement et, oui, l'espoir», indique-t-on auprès de l'Atelier 21. «Plus que jamais, nous avons besoin de cet espace sensible qui nous ramène à nous, nous enlève à la solitude dans la fascinante communion des souffles pris dans la même vague, le même ressac, le même silence inspirant expirant jusqu'au jaillissement», ajoute la même source. Pour la galerie, l'art n'a jamais été aussi nécessaire et salvateur. C'est pourquoi, il était important de proposer une exposition collective en tenant compte de la pandémie à laquelle fait face le monde. Un ennemi invisible qui tue peut, dans une logique d'autodépassement, élever aussi face à l'adversité. «C'est ce message de force, d'espoir, cette transcendance du réel qui sous-tend la thématique de cette collective. Chaque artiste a été libre d'en saisir et d'en exprimer la teneur comme il le sent». «L'art pour l'espoir» est une exposition qui rappelle ô combien une œuvre d'art n'est pas seulement un objet esthétique, vecteur d'une émotion rétinienne et affective, elle est aussi – et surtout – un acte de foi qui aide à vivre. Jihane Bougrine