Une telle promesse ne pouvait mieux tomber pour le gouvernement Benkirane, en pleine semaine de préparation de la loi de finances 2013. Les prêts de la Banque mondiale (BM) au Maroc pour le prochain exercice budgétaire (EB13) du gouvernement, opérés dans le cadre du programme de partenariat stratégique (CPS) conjoint entre la BM et la Société financière internationale (SFI) 2010-2013, devraient dépasser les 600 millions de dollars annuels. C'est en effet ce que révèle le rapport d'avancement du CPS pour le Maroc, que devrait présenter aujourd'hui même à la presse, Inger Andersen, la vice-présidente de la région Moyen-Orient et Nord-Afrique (MENA) du groupe de la Banque mondiale. Ces projections ne sont toutefois pas d'ores et déjà acquises. Ces volumes d'investissements dépendront en effet de l'exécution du programme en cours et qui en est à son avant-dernière année de mise en œuvre, ainsi que, dans le cas des prêts, «de politique de développement (PPD) et de l'objectif des réformes soutenues», note-t-on auprès de l'institution financière mondiale. Les responsables de la représentation locale de l'organisme ajoutent également à cela, les «contraintes de capital» de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), principale organisation financière du groupe engagée dans ce programme de soutien au développement, développé avec la SFI. Ces contraintes de liquidité seront en effet bien prises en compte dans l'exécution des volumes de prêts au Maroc, prévue pour 2013. Il faut savoir que c'est le gouvernement marocain, lui-même, qui a requis auprès de la BM une plus grande générosité quant aux PPD débloqués dans le cadre du CPS. L'objectif pour l'Etat, selon la même source, est de pouvoir être en mesure de «répondre aux besoins de financement et d'assurer un soutien accru pour l'accélération des réformes politiques». Quoi qu'il en soit, le programme rassure et compte maintenir son «approche flexible». Le pipeline de prêts préparé pour le prochain exercice budgétaire, propose ainsi plusieurs opérations, dont certaines sont à des stades de préparation avancés. Extension Ces opérations seront réparties à travers plusieurs domaines d'intérêts du programme de la BM, déjà validés avec le gouvernement marocain. Cette concertation a mené, de fait, à l'extension des niveaux d'intervention couverts par le CPS, à de nouveaux centres d'intérêts, tels la «compétitivité», «la gouvernance et la reddition des comptes», ainsi que le «changement climatique». Des notions chères au chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, et qui constituent l'ossature même de la politique générale de ce dernier. «Le PPD gouvernance et reddition des comptes change l'emphase placée sur un programme de réforme administrative plus traditionnel, au profit de l'amélioration de la transparence, de la reddition des comptes et de la qualité des services fournis», explique-t-on dans le rapport de l'institution internationale. Quant au volet «changement climatique/croissance verte», le CPS visera un ensemble d‘interventions couvrant plusieurs aspects sectoriels de l'énergie, des mines, des transports, de l'eau et de l'environnement. La gestion du patrimoine routier devrait désormais figurer dans la liste des domaines d'intérêts du programme pour 2013. Soutenu Pour 2012, en tout cas, la grille de prêts du CPS approuvée par le gouvernement et ses partenaires internationaux de la BM, ne désemplit pas. Elle est particulièrement caractérisée par une importance accrue donnée aux prêts d'investissements. En valeur globale, elle pèse quelque 666 millions de dollars américains, investis dans plusieurs secteurs d'activités et projets ciblés par les concepteurs du programme. Dans le détail des chiffres présentés dans le rapport de la BM, c'est l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) qui a mobilisé la plus «grosse» enveloppe d'investissement avec quelque 300 millions de dollars. L'énergie solaire, quant à elle, est la seconde grande poche de prêts d'investissements octroyée par le BM au Maroc dans le cadre du CPS en 2012, avec 200 millions de dollars US pour le projet de la centrale solaire à concentration, prévu à Ouarzazate. Un seul prêt de politique de développement a été recensé pour le secteur «emplois et compétences», pour un montant de 100 millions de dollars. Toutefois, deux autres prêts, inférieurs aux précédents concernent le secteur de la justice (Projet d'amélioration des performances du système judiciaire), avec un budget dédié de 16 millions de dollars, ainsi que le créneau du «développement des micros, petites et moyennes entreprises» pour 50 millions de dollars consacrés.