Nous sommes plus de 4,7 millions de Marocains sur Facebook, pas moins de 33.400 «Twittos», près de 35.000 abonnés à Google+ et environ 40.000 utilisateurs du réseau professionnel français Viadéo, 3.000 sur Instagram et entre 5.000 et 7.000 «Foursquariens». Voilà, en somme, où «s'agitent» les 3,4 millions de Marocains abonnés à Internet, ou plus exactement sur les réseaux sociaux. Selon les chiffres publiés par John Toutain, spécialiste des réseaux sociaux au Maroc, le taux de pénétration de Facebook dans le pays frôle les 15% (14,9%), le royaume est ainsi le deuxième pays arabe le plus présent sur le site de Mark Zukerberg, après l'Egypte. Au niveau continental, le Maroc arrive 4e et est classé à la 37e place parmi les 213 pays présents sur Facebook à travers le monde. Un classement que le Maroc a décroché au cours des six derniers mois, et qu'il maintient, rattrapant ainsi son retard face à une Tunisie «hyperactive» sur le réseau au cours du «Printemps arabe». Et pour cause, sur Facebook uniquement, le Maroc a connu une progression de 12,7% du nombre d'utilisateurs au cours des six derniers mois et de plus de 9% au cours du dernier trimestre de l'année. Cependant, avec plus de 33.400 comptes au titre du mois d'août 2012, Twitter fait du Maroc le 11e pays sur le site de microblogging, avec une progression de 100% en une année et de 25% en un semestre. Néanmoins, Twitter reste encore très peu présent sur la Toile nationale, avec un taux de pénétration d'à peine 0,1%. Le plus surprenant par contre, c'est le nombre important de membres enregistrés sur le réseau social de Google, à savoir Google+. Dépassant d'une tête les chiffres de Twitter, le réseau de Google doit essentiellement son succès (relatif) - au Maroc - à la forte pénétration du moteur de recherche et en particulier à sa boite électronique Gmail. Mais concrètement qui est sur quel réseau ? Comment les tendances d'utilisation évoluent-elles avec les chiffres ? Changement de cap Si la première étude menée en 2011, profilant les utilisateurs marocains présents sur les réseaux sociaux, démontrait que la «Twittoma» était globalement plus âgée et plus instruite que les Facebookers (enquête menée par le Centre de recherche de l'école HEM (CESEM)), il apparaît que les tendances évoluent. Premier constat, la répartition par genre se creuse. Sur Facebook, par exemple, 62% des utilisateurs sont des hommes contre 38% de femmes. L'écart est d'autant plus important sur Twitter et Google+, où 80% des followers/abonnés sont des hommes contre 20% de femmes. Côté âge, on constate également un rapprochement des tendances entre les différents réseaux sociaux. Sur Facebook comme sur Google+, 42 et 34% des utilisateurs ont entre 18 et 24 ans, les 25-34 ans arrivent en deuxième position avec respectivement 24 et 8% d'abonnés. Sur Twitter, contrairement à ce que l'enquête menée en 2011 démontrait, le bilan chiffré de John Toutain atteste que plus de 50% des utilisateurs ont moins de 35 ans. Le plus souvent donc, des étudiants, ces internautes «sociaux» sont en grande partie des Casablancais (46% pour Facebook et au moins 25% pour Google+). On observe notamment que sur Facebook, les places les plus consultées sont Marrakech (34%), Agadir (10%) et Rabat (5%). Fès, Tanger et Chefchaouen quant à elles, représentent chacune 2% des consultations. Dans la grande majorité des cas, les pages sont consultées à partir de lieux publics : cafés (26%), lieux touristiques (15%), aéroports (13%) ou encore hôtels (9%) et gares (5%). On est bien loin de la présence «engagée» sur les réseaux sociaux observée en 2011. Désormais, connexion redevient synonyme de divertissement, en témoignent les pages/comptes les plus en vues sur la Toile. Côté Facebook, les marques les plus «likées» sont les opérateurs télécoms, ainsi que les marques mobile (voir liste). Les sites les plus «aimés» sur le réseau vont également dans le même sens, avec notamment dans le top 5 des médias les plus likés sur le réseau Maroc ; Insolite (site de divertissement et d'humour), HitRadio ou encore «9rayti.com» (plateforme spécialisée dans l'orientation et l'éducation au Maroc).