L'accès à la propriété est plus qu'une nécessité, c'est un droit. Pour la classe moyenne qui constitue plus de la moitié de la population, il est souvent difficile de trouver chaussure à son pied. L'offre immobilière de moyen standing est soit inexistante, soit exorbitante en termes de prix. Un constat corroboré par les propos de Mounia Diaa Lahlou, directrice de la Promotion immobilière au ministère de l'Habitat. «Il est impératif que la classe moyenne ait accès à un logement qui convienne à son niveau de vie». Or, il n'existe pas d'offres adaptées au niveau de vie de cette tranche. Et quand bien même elle existerait, elle serait insuffisante. Le déficit est aujourd'hui de 120.000 unités par an. Du coup, une grande majorité de cette population se rabat sur l'habitat social. Une migration en masse qui creuse davantage le déficit sur ce segment et génère une flambée des prix désavantageant de surcroît les classes moins aisées. Ce qu'en pensent les professionnels Du côté des promoteurs immobiliers, les raisons d'une flambée des prix se trouvent ailleurs. Selon Saïd Sekkat, secrétaire général de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), «le renchérissement de l'offre en moyen standing s'explique par l'absence de facteurs réducteurs». À titre d'exemple, il a évoqué «l'absence d'un cadre institutionnel incitatif, le manque de clairvoyance de la fiscalité et l'imagination peu développée du secteur». Des solutions existent et peuvent être mises en place. C'est ainsi que «la construction en hauteur apparaît comme un élément important pour la densification de l'offre». D'un autre côté, «un rééquilibrage des droits locatifs permettrait à plusieurs promoteurs de se lancer dans ce créneau». En effet, certains éléments du droit locatif, comme le régime d'expulsion, font qu'aujourd'hui aucun promoteur n'opère dans la location. En conclusion, Sekkat a appelé à une réforme urgente pour promouvoir la production immobilière de moyen standing. Intervenant sur la question du «Schéma directeur de l'urbanisme» à Casablanca, Fouad El Khattabi, architecte en chef de la commune urbaine d'Anfa, a affirmé que «les plans d'aménagement de la ville de Casablanca, dont la sortie serait programmée pour juin 2010, sont en mesure justement d'apporter une solution adéquate au rétrécissement de l'offre immobilière de moyen standing». Quant au prix du logement moyen standing, les trois étaient unanimes sur un prix autour de 7.000 DH/m2. Un peu loin de la réalité du marché, surtout dans les grandes villes.