Les faits divers ont le don de cartonner. Ce n'est donc pas pour rien que les Marocains sont nombreux à suivre sur les deux principales chaînes nationales, ce type de programmes. À des degrés différentes, cependant, car Akhtar Al Moujrimine, dernier né des émissions de ce genre, a réussi à devancer Moudawala. Selon les derniers chiffres publiés par Marocmétrie, au titre du bilan de l'audience du mois de janvier dernier, le nouveau programme des faits de société, produit et diffusé par 2M, semble avoir trouvé échos auprès des téléspectateurs marocains : 4,9 millions de personnes réunies devant leurs petits écrans lors de sa première diffusion le 25 janvier dernier, contre 4 millions pour Moudawala deux jours plus tôt. Bien que les responsables de la chaîne de Aïn Sebaâ aient insisté, lors du lancement du nouveau magazine, sur l'intention de ne pas concurrencer l'émission hebdomadaire d'Al Oula, il apparaît qu'Akhtar Al Moujrimine soit tout de même parvenu à faire de l'ombre au magazine phare de la première chaîne. Il n'en reste pas moins que l'émission arabophone, chapeautée par Rachida Ahfoud, présidente de Chambre à la cour d'appel de Casablanca, occupe une fois de plus la tête du classement mensuel de la chaîne, avec 39,9% de parts d'audience. Globalement, à la lecture des derniers résultats d'audience de Marocmétrie concernant les deux chaînes nationales, une nouvelle tendance semble se faufiler au milieu des nombreuses fictions nationales et étrangères, à savoir le magazine de société. En effet, contrairement aux résultats habituels, on peut noter à la lecture de ces chiffres, une nette régression du nombre de fictions nationales ou importées, en faveur de programmes plus sociétaux. Après les procédures judiciaires préférées des téléspectateurs d'Al Oula et les tueurs en série de 2M, les deux top ten du mois dernier, affichent en bonnes places deux autres magazines de faits de société : «45 minutes» pour Al Oula, qui arrive en huitième position avec 26,6 % de parts d'audience et l'émission de médiation présentée par Nassima Al Horr, Al khayt al abyad, qui se retrouve cinquième avec 27% de parts d'audience. À croire qu'en ce début d'année, la fibre sociétale des téléspectateurs nationaux, se soit réveillée à travers leurs petits écrans. Preuve également de l'existence d'une demande «télé-magazine» sur laquelle les chaînes nationales devraient probablement plancher pour dynamiser son audience, d'autant qu'en marge de ces magazines, la production nationale semble plaire de plus en plus aux accros du petit écran. Preuve en est, la liste des fictions nationales se fait plus importante aux dépens des productions étrangères et ce, même lorsqu'il s'agit d'une rediffusion : le téléfilm de Abdelkrim Tazi, Al Makina, diffusé pendant le mois de Ramanda, décrochait ce mois-ci la huitième position avec 26,9% de parts d'audience, réunissant plus de 2,6 millions de téléspectateurs. S.A