Prévue pour le 1er juillet, l'augmentation du SMIG pose problème à beaucoup d'entreprises puisqu'elle intervient juste après le confinement lié au Coronavirus, dans la conjoncture de crise financière qui en résulte. Si la CGEM a officiellement demandé au chef de gouvernement le report de la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti, des professionnels, comme ceux qui opèrent dans le textile, tirent la sonnette d'alarme face à cette mesure qui pourrait pousser tout leur secteur vers le précipice. Dans sa demande, la CGEM avait précisé qu'il ne s'agissait nullement d'une annulation mais plutôt d'un report, histoire de préserver des emplois. Cela, d'autant plus qu'en l'absence de commandes de l'étranger, le secteur du textile ne dispose d'aucune visibilité pour les mois à venir. Si augmentation du SMIG il y a, ces entreprises ne pourront pas garder leurs employés, compte tenu de leurs situations financières fortement impactées et des trésoreries au plus bas. Du coup, les PME qui comptent un grand nombre de salariés au SMIG vont, à coup sûr, être fragilisées ou même se retrouver au bord de la faillite. Cette hausse, qui était prévue depuis l'année dernière sera pourtant difficile à reporter. En même temps, il est impératif pour la tutelle de limiter des dégâts déjà colossaux portés aux entreprises. Alors que les syndicats ne lâcheront rien à ce sujet, l'Exécutif a une décision difficile à prendre et devra trouver des solutions pour satisfaire tout ce beau monde. Le mois de juillet s'annonce donc à la fois chaud et houleux, entre des syndicats aux abois et des patrons de boîte qui souhaitent sortir la tête de l'eau, surtout qu'au vu de la conjoncture actuelle, la tendance est à la réduction des coûts dans toutes les entreprises, notamment dans l'industrie et les professions libérales. Un report pour 2021 serait, finalement et sans aucun doute, salvateur. Hicham Bennani