Les banques bouclent le premier semestre au petit trot. La croissance des crédits s'est légèrement améliorée à 7,4% contre 6,4% une année plus tôt. L'évolution reste assez disparate d'un segment à l'autre. Après deux années consécutives de hausses à deux chiffres, les facilités de trésorerie et les crédits à l'équipement ralentissent le rythme. À fin juin, ils avancent respectivement de 9,6 et 1,2% pour des concours respectifs de 180 et 138 MMDH. La progression est dans des mesures équivalentes pour les prêts immobiliers qui affichent tout de même un léger ralenti par rapport à l'année précédente. Leur hausse culmine à 7,7% pour 215 MMDH. Pour leur part, les crédits à la consommation réalisent un sacré bond d'une année sur l'autre. Véritable signal de la relance de la demande, les crédits de consommation sortent de leurs atonie et progressent de près de 19% au premier semestre, à 39,7 MMDH, contre seulement 5,4% une année auparavant. Globalement, le volume des prêts totalise plus de 709 MMDH. En face, les dépôts de la clientèle n'ont augmenté que de 3,5% sur une année, à 663 MMDH. Malgré le resserrement, désormais structurel, des trésoreries bancaires, les professionnels du marché attribuent davantage la petite forme du crédit à la conjoncture et à un coup de frein au niveau de la demande. Certes, les «crédits conso» ont confirmé leur bonne tenue et de facto, une certaine relance de la demande. Cela dit, le défi est de maintenir le trend jusqu'à la fin de l'année. D'ailleurs, les opérateurs de crédit à la consommation entendent tirer profit de la saison estivale pour doper l'activité. D'autre part, les prêts immobiliers pourraient également prendre l'ascenseur durant cette période où les ventes de biens immobiliers, tirées principalement par les MRE, s'accélèrent. Toujours est-il que ces derniers répondent présent en ces temps de crise. D'un autre côté, les banques sont toujours aussi vigilantes sur le risque. Résilience À fin juin, les créances en souffrance ont augmenté de 2,4 MMDH ou 7,4 % par rapport au niveau de décembre 2011. Elles titillent les 35 MMDH. Sur le même registre, les sociétés de financement continuent à s'enfoncer. Il est à noter que les principaux acteurs du marché sont adossés à des banques. L'année dernière, leurs créances en souffrance ont atteint quelque 10 MMDH, en hausse de plus 12% et 13,2% par rapport à l'année précédente. Les segments les plus risqués à fin juin sont principalement l'agriculture et les services ou encore les ménages. Sur ce dernier segment, on notera une forte montée des créances en souffrance de l'activité des transports et communications avec 108,4 MDH en glissement annuel, pour s'établir à 2,3 MMDH à fin juin. Cependant, d'autres secteurs affichent une bonne résilience face aux risques, en l'occurrence les industries. En effet, les créances en souffrance ont considérablement diminué de près de 10% d'une année sur l'autre, pour se contenir à 6,4 MMDH. Concernant les ménages, on relève un affaiblissement de la solvabilité. Le risque est jugé important, surtout pour les prêts à la consommation. Le niveau des créances en souffrance des ménages auprès des établissements de crédit s'améliore d'année en année. Représentant une part de 6,8% de leur endettement bancaire global en 2010, le taux d'impayés des ménages s'est en effet établi à 6,3%, en 2011, soit 50 points de base en moins, pour atteindre 14,6 milliards de DH. De fait, ce repli cache des évolutions contrastées entre banques et sociétés de financement. Alors que les premières ont pu contenir l'évolution de leurs créances en souffrance grâce à une politique de maîtrise des risques adéquate, les sociétés de financement, elles, ont vu leurs impayés augmenter. En effet, l'encours des impayés a diminué de 1,4%, à 8,6 milliards de DH pour les banques, au moment où il s'est élevé à 6 milliards de DH pour les sociétés de financement, en hausse de 1,3%. Ceci dit, ce dernier devrait baisser avec l'entrée en vigueur de l'obligation de radiation des anciennes créances en souffrance.