La Direction des études et des prévisions financières, dans sa dernière note de conjoncture, passe en revue les répercussions de la crise sanitaire Covid-19 sur l'économie et les secteurs économiques. Après le Haut commissariat au plan (HCP), la Direction des études et des prévisions économiques (DEPF) du ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration apporte à son tour un éclairage sur les répercussions de la crise sanitaire Covid-19 sur l'économie et les secteurs économiques. Selon l'étude, qui porte sur la période allant de février à avril, seuls deux secteurs économiques sont vraiment parvenus à s'en sortir et encore ! Il s'agit, en l'occurrence des phosphates et dérivés qui relèvent du secteur des mines; et des télécommunications qui sont dans celui des services. Le secteur extractif est parvenu à tirer son épingle du jeu grâce aux phosphates et dérivés. Pour autant, ses indicateurs sur la période de l'étude ne sont pas globalement rassurants. Une hausse de 0,2% du chiffre d'affaires d'OCP En effet, l'indice de production du secteur minier a enregistré une légère baisse de 0,4% au terme du premier trimestre 2020, après une consolidation de 6,9% il y a une année. Parallèlement à cette évolution, le volume de la production de phosphate roche est resté quasiment inchangé par rapport à la même période de l'année précédente (+0,1% après +7,4% un an auparavant). Pour ce qui est des échanges du secteur avec l'extérieur, les exportations de phosphate roche se sont renforcées, en valeur, de 1,9% à fin avril 2020, après un léger recul de 0,7% un mois plus tôt. En volume, ces exportations se sont consolidées de 12,3% après +9,7%. Le chiffre d'affaires global à l'export du groupe OCP s'est chiffré à 15,9 milliards de dirhams au terme des quatre premiers mois de 2020, en légère amélioration de 0,2%, compte-tenu d'une hausse des expéditions des engrais de 23,3% (+53,5% en volume), allégée par un recul de celles de l'acide phosphorique de 38,7%. Pour le secteur des télécoms, par contre, la crise sanitaire Covid-19 s'est révélée être un vrai catalyseur d'activités. En effet, pendant le confinement, l'usage du téléphone et d'internet pour, entre autres, le télétravail ont connu une explosion. Une forte croissance dont on ne connait pas exactement les chiffres, mais que l'on peut appréhender par rapport au bon comportement des résultats du groupe Maroc Télécom, premier opérateur des télécommunications au Maroc. En effet, le parc des abonnées du Groupe a compté dans son actif près de 69 millions à fin mars 2020, en amélioration de 11,3%. Au niveau national, le parc de la téléphonie mobile du groupe s'est renforcé de 3,5% à près de 20 millions d'abonnés. Les parcs Fixe et Haut Débit se sont consolidés de 3,2% et de 6%, à 1,9 et 1,6 million de lignes respectivement. À l'international, le parc global du groupe s'est renforcé de 15,8%, compte tenu de l'intégration de Tigo Tchad dans le périmètre du Groupe à partir du 1er juillet 2019. Ces activités ont généré un chiffre d'affaires consolidé de 9,3 milliards de dirhams, recouvrant une hausse à l'International de 6,9% à 4,2 milliards de dirhams, et de 0,3% au niveau national à 5,4 milliards de dirhams. Partant de ces indicateurs, l'activité du secteur devrait maintenir son dynamisme, au cours du deuxième trimestre 2020, sous l'effet du recours au télétravail et d'une utilisation plus intensifiée des moyens de télécommunications durant la période de confinement. Le secteur du transport fait globalement bonne figure Hormis ces deux secteurs, seul celui des transports a enregistré une amélioration jusqu'en fin mars et puis une stabilité en avril, révèle l'étude de la DEPF. En effet, le transport portuaire a continué à afficher un comportement favorable au terme des cinq premiers mois de 2020, malgré les conditions de la crise sanitaire. Le volume du trafic dans les ports gérés par l'ANP s'est renforcé de 6,4%, après une augmentation de 2,2% un an auparavant. Cette bonne tenue s'est nourrie d'une consolidation du trafic des importations de 6,4% et de celui des exportations de 7,4%. Pour les autres segments de ce secteur, une évolution globalement favorable a été également enregistrée particulièrement au niveau du secteur ferroviaire et autoroutier, au terme du premier trimestre 2020, avec des impacts négatifs mais différenciés des mesures de restriction de la circulation décrétées au Maroc en réponse à l'évolution de la pandémie Covid-19. Concernant l'activité de transport ferroviaire, l'Office national des chemins de fer (ONCF) a réalisé un chiffre d'affaires de 887 millions de dirhams au premier trimestre 2020, en consolidation de 3,6%, résultant de la bonne dynamique des revenus du trafic de passagers (+6% à 369 millions de dirhams) et du trafic de fret hors phosphates (+3% à 129 millions de dirhams). Au niveau de l'activité autoroutière, le chiffre d'affaires consolidé de la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) a augmenté durant le premier trimestre 2020 de 3%, à 836 millions de dirhams. Par contre dans le transport aérien, le chiffre d'affaires de l'Office national des aéroport (ONDA) a marqué une baisse de 9,5% au terme des trois premiers mois de 2020, à 916 millions de dirhams, incorporant un recul des redevances de survol de 15% et des redevances aéroportuaires de 8%. Aziz Diouf