Encore une enquête pour s'enquérir de la situation des handicapés au Maroc. Le ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social s'apprête en effet à sous-traiter à un cabinet l'élaboration d'une nouvelle enquête sur les personnes handicapées. Cette dernière aura ainsi pour objectif, selon des sources ministérielles, de mettre à jour les bases de données statistiques quantitatives et qualitatives du handicap au Maroc afin de l'utiliser pour la future stratégie à mettre en place. En effet, si le département chapeauté par Bassima Hakkaoui souhaite mettre à jour ces données, c'est qu'il souhaite avant tout activer le chantier de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement inclusif des personnes handicapées et l'amélioration de leur assistance. Ceci fait suite notamment à l'engagement pris par l'exécutif vis-à-vis de personnes handicapées dans le cadre de sa déclaration de politique générale où il est clairement mentionné que «le gouvernement s'engage à améliorer leur situation et à assurer leur pleine participation au développement du pays». Six mois plus tard, le gouvernement passe à l'acte et souhaite traduire sur le terrain cet engagement en lançant l'enquête préalable à la mise en place de la stratégie nationale. Cette dernière, qui viendra d'ailleurs s'ajouter au nouveau projet de loi visant la consolidation des droits des personnes handicapées, ne peut en effet se réaliser sur la base des données disponibles aujourd'hui, et pour cause, ces données découlent d'une enquête réalisée par la tutelle en 2004 et qui n'a pas été mise à jour depuis. Seront donc principalement visées par cette enquête la mise à jour de la situation socio-économique des personnes handicapées ainsi que la qualité des services et prestations fournies à cette catégorie de la population. «Les données disponibles sont actuellement dépassées, vu le nombre de chantiers ouverts depuis la réalisation de l'étude», explique-t-on auprès du département de tutelle. C'est notamment le cas des domaines de la santé, de l'éducation, de l'emploi et de la création de structures d'accueil réalisées dans le cadre de l'INDH et qui ont eu, en principe, un impact sur la situation socio-économique des handicapés. De plus, l'enquête faite en 2004 n'avait pas pris en compte la couverture de l'ensemble des régions, «ce qui a rendu difficile la détermination de manière détaillée de la prévalence de handicaps dans chaque région ou ville», ajoute-t-on auprès de la tutelle. Dans le même contexte, et de l'avis même du ministère, il existe un «énorme» écart entre les données statistiques de l'enquête nationale sur l'handicap et celles du recensement général de la population de 2004. Il s'agira donc aujourd'hui de répondre à ces lacunes. En attendant cette enquête et la mise en place de la stratégie, rappelons que le gouvernement a également prévu dans le cadre du fonds de cohésion sociale l'assistance aux personnes en situation de handicap par l'acquisition d'appareillages spécifiques, l'amélioration des conditions de scolarisation des enfants en situation de handicap, l'incitation à l'insertion professionnelle et la promotion des activités génératrices de revenus ainsi que la contribution à la mise en place et au fonctionnement des structures d'accueil. Serait-ce là les grands axes de la stratégie qui sera mise en place ?