La séance de questions au Parlement qui s'est tenue mercredi dernier, a remis sur le devant de la scène le projet de création d'une chaîne publique dédiée à l'enfant et à la famille. Le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, a en effet exprimé le souhait que, «le mois béni de ramadan soit l'occasion pour les médias publics de mieux répondre aux attentes des téléspectateurs». Rappelons la création de cette nouvelle antenne qui avait déjà été évoquée dans le projet de révision des cahiers des charges du pôle audiovisuel, publié par le ministère de la Communication. Répondant à une question orale sur «le rôle des médias dans l'éducation aux valeurs de citoyenneté», Mustapha El Khalfi a ainsi expliqué qu'il est nécessaire de procéder à la révision de la loi sur l'audiovisuel, afin de la mettre en phase avec les dispositions de la Constitution. Or, la question du financement de cette nouvelle chaîne n'a toujours pas été soulevée, sachant que la problématique se pose déjà pour les autres chaînes thématiques du pôle audiovisuel public. Il n'empêche que la cible des enfants et des familles, pourrait facilement être une aubaine pour les annonceurs, notamment de l'agroalimentaire. Notons qu'après les opérateurs télécoms, ce secteur est le plus généreux en matière de publicité sur le petit écran. Renforcement du rôle de la HACA À l'occasion de cette même séance de questions, le ministre a tenu à souligner l'importance d'une forte présence dans les chaînes publiques, de programmes et émissions traitant de l'histoire, de la civilisation et de la culture du Maroc. Conformément au programme gouvernemental, l'accent sera donc mis, dans un premier temps, sur la quatrième chaîne Arrabiaa. Par la suite, le ministre prévoit d'étendre ce genre d'émissions à toutes les chaînes publiques, au même titre que les émissions de médiation dédiées au public. Afin d'accompagner ce chantier, El Khalfi met un point d'honneur à renforcer le rôle et la place de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), rappelant au passage que l'article 165 de la loi fondamentale, stipule que la HACA «veille au respect de l'expression pluraliste des courants d'opinion et de pensée et du droit à l'information, dans le domaine de l'audiovisuel et ce, dans le respect des valeurs civilisationnelles fondamentales et des lois du royaume». «Les cahiers des charges soulignent, depuis 2006, l'impératif de mettre sur pied une commission d'éthique au sein des chaînes publiques», a rappelé le ministre qui a regretté que cet objectif soit resté lettre morte, bien qu'il s'agisse d'une priorité. La société civile mise à contribution Par ailleurs, «la société civile assume pour sa part un rôle important dans la défense et la promotion de l'identité nationale, surtout dans un contexte de mondialisation marqué par une rude concurrence, que se livrent des centaines de chaînes satellitaires», a estimé El Khalfi. «Les associations reconnues d'utilité publique», a-t-il soutenu, «sont en droit de recourir à la HACA pour signaler toute transgression des lois et règlements en vigueur dans le secteur».