Nizar Baraka en parlait pour justifier le fait que l'effritement des réserves n'est pas inquiétant: les partenaires étrangers du royaume continuent de mettre la main à la poche pour y financer, en devises, des programmes socio-économiques. Pas plus tard qu'en fin de semaine écoulée, la Banque mondiale a validé une nouvelle série de prêts en faveur du Maroc. De quoi soulager, du moins relativement, la pression sur les réserves du Maroc en monnaies étrangères (voir www.lesechos.ma). Le premier injectera 300 M$ dans les caisses de l'Etat qui seront dédiés au financement du programme de renforcement des capacités locales, ce dernier visant l'appui de la seconde phase de l'INDH. Le second prêt concerne, quant à lui, les micro-entreprises, et devrait leur faciliter, via une enveloppe de 50 M$, l'accès au crédit. Pour ce dernier en effet, le projet consiste à fournir des garanties partielles de crédit pour les prêts aux petites entreprises et ce, à travers une contribution de la société financière internationale. «Des régimes bien conçus de garantie partielle des crédits peuvent efficacement étendre le financement aux groupes négligés que sont les start-ups, les petites entreprises et les femmes entrepreneurs», affirme Teymour Abdel Aziz, le chef de l'équipe de la Banque mondiale pour ce projet. Ce dernier met en avant la cible de ce financement, à savoir les entrepreneurs. C'est dire qu'en misant sur cette catégorie d'entreprises, la Banque mondiale vient en soutien à toute l'économie, puisque ce projet est ouvert aujourd'hui à 90% des entreprises du tissu économique. C'est du moins ce que l'on fait valoir auprès de la Banque mondiale. En attendant d'évaluer concrètement l'apport de cette initiative pour les entreprises, c'est bel et bien l'INDH qui se taille la part du lion dans la liste des prêts validés par BM en fin de semaine dernière. En effet, il s'agit d'un financement de la stratégie du gouvernement pour résoudre le problème de l'exclusion sociale et économique dans les zones défavorisées. Ce prêt va donc concerner des activités génératrices de revenus, l'amélioration de l'accès aux services de base et aux infrastructures essentielles dans les régions les plus pauvres du Maroc. Rappelons que le gouvernement a pratiquement doublé la couverture géographique du projet et augmenté son budget, qui passe de 1,7 à 2,1 MM$. «C'est là une démarche complètement nouvelle dans les efforts de la communauté du développement, pour garantir que les fonds décaissés permettront bien d'obtenir les résultats escomptés», explique Simon Gray, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb. Pour la Banque mondiale, l'INDH 2 a placé haut la barre des résultats concrets à réaliser. L'INDH 2 est donc le premier projet appuyé par la Banque mondiale, qui utilise le «Prêt-programme pour les résultats» (P4R), un nouvel instrument de prêt dont les fonds sont décaissés sur la base de la réalisation vérifiée d'un ensemble de résultats convenus à l'avance.