Le 30ème sommet du conseil de coopération du Golfe (CCG) a entamé ses travaux hier au Koweït. Les dirigeants des six pays arabes du Golfe devraient discuter de projets économiques, de la guerre au Yémen et du dossier nucléaire iranien. Le sommet va débattre des chocs économiques, de l'effondrement des marchés financiers internationaux et de son impact sur les économies du Golfe, a déclaré le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Mohammed Al-Sabah. Le ministre koweïtien des Finances Moustafa Al Chamali a, de son côté, appelé à une action commune du CCG: «Aujourd'hui, nous sommes dans une phase qui requiert de nous tous de redoubler d'efforts face à la crise qui continue à affecter les économies du Golfe». Le traité sur l'union monétaire, signé en mai et ratifié par quatre des six membres du CCG (l'Arabie Saoudite, le Koweït, le Qatar et Bahreïn) prévoit l'établissement l'an prochain d'une union monétaire en prélude à la création, à Riyad, d'une Banque centrale régionale. Celle ci devra entreprendre les mesures pour le lancement d'une monnaie unique. Le sommet de Koweït va «donner le coup d'envoi à l'union monétaire, en prélude à une monnaie unique qui créera un ensemble économique du CCG sur le modèle de l'Union européenne», a rappelé cheikh Mohammed Al-Sabah. Le sommet devrait, également, examiner la création d'une Banque de développement pour la région. En outre, le sommet doit créer une Autorité du CCG pour le transport ferroviaire qui aura en charge la construction d'un réseau de rails de 2.000 km d'un coût estimé à 25 milliards de dollars. Le conseil doit aussi donner son accord au projet d'interconnexion électrique entre les pays du CCG. Le CCG volera-t-il au secours de Dubaï Hasard du calendrier, le sommet du CCG s'ouvre au jour où arrive à échéance une première tranche de 3,52 milliards de dollars de la dette colossale de Dubaï. Les récents déboires financiers de Dubaï risquent d'ailleurs d'éclipser les efforts en vue d'une meilleure intégration économique régionale. On ignore toujours si les dirigeants du CCG vont venir à la rescousse de Dubaï. L'Etat-cité croule, en effet, sous une dette publique de près de 100 milliards de dollars dont 59 milliards à la solde de Dubaï World. «Nous avons vu ce qui s'est produit à Dubaï et cela nous pousse à nous demander comment bâtir une économie des pays du Golfe capable d'absorber les chocs et les prévenir», a noté le ministre des Affaires étrangères, cité par le quotidien al-Hayat dimanche au cours de la réunion ministérielle précédant le sommet des chefs d'Etats.