L'activité des sociétés de financement en début 2012 s'inscrit dans le même trend haussier constaté à la fin de l'année précédente, notamment pour les crédits à la consommation et le crédit bail. En effet, à fin mars 2012, les concours à l'économie des sociétés de crédit bail et de celles du crédit à la consommation ressortent en hausse de 7,1%, comparativement à la même période de l'année précédente. C'est dire que toutes les sociétés membres de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), qui a tenu son assemblée générale le 28 juin 2012, arrivent à tirer leur épingle du jeu dans un environnement caractérisé par toutes sortes de bouleversements tant économiques que financiers, tant au niveau national qu'international. Cette assemblée a, en fait, été l'occasion pour les membres d'approuver à l'unanimité le rapport moral et financier au titre de l'exercice 2011, ainsi que les différentes résolutions qui en découlent. Mais aussi de passer en revue de manière exhaustive les performances du secteur pour l'année 2011. Ainsi, en est ressorti le chiffre de 128,1 milliards de dirhams qui représente le montant des concours à l'économie des sociétés de financement en 2011, en progression de 10,7 milliards de DH, soit 9,1% par rapport à 2010. Cette situation atteste de la bonne santé du secteur et du besoin grandissant de la consommation des ménages. Cela démontre aussi l'importance de la place qu'occupe cette industrie dans le tissu économique du pays, et ce en contribuant à 14% à la Formation brute de capital fixe (FBCF) et en distribuant 50% des crédits de consommation dans le royaume. Par métier, les crédits à la consommation représentent 43 milliards de DH, en progression de 4,5% comparativement à 2010. Pour sa part, le crédit bail a mobilisé près de 39,8 milliards e DH, soit une hausse de 8%. Quant à la mobilisation des créances, cette catégorie a signé la plus forte variation par rapport à 2010, soit 41,7%, pour s'établir à 3,4 milliards de DH à fin 2011. L'AGO de l'APSF a aussi permis de passer en revue les faits marquants de l'année écoulée. C'est ainsi, qu'il a été noté que le crédit à la consommation a enregistré l'entrée en vigueur de la loi édictant des mesures de protection des consommateurs. Certaines de ses dispositions étant effectives depuis sa publication, les sociétés de crédit à la consommation s'y sont conformées aussitôt, comme c'est le cas pour la communication autour du crédit et l'interdiction de l'usage du billet à ordre. Actuellement, selon l'APSF, l'application de la loi n'est pas des plus aisées, ce qui nécessite encore des rodages au niveau des rouages de la justice. Un second fait majeur pour les sociétés membres de l'APSF durant l'année 2011 a trait au renforcement du dispositif de lutte contre le surendettement par les sociétés de crédit, avec l'adoption de nouvelles règles prudentielles en faveur des fonctionnaires retraités. Aussi, l'exercice 2011 et même les premiers mois de l'année en cours ont été marqués par l'aboutissement de certaines démarches entamées il y a fort longtemps, portant sur la possibilité des sociétés de financement de radier leurs anciennes créances en souffrance et de présenter aussi au public des opérations d'assurances. Aussi, les conditions d'exercice relatives à l'activité d'intermédiation en matière de transfert de fonds ont été revues. Ainsi, il y a eu le relèvement du capital minimum requis et le renforcement des relations entre les sociétés de ce secteur et leurs mandataires. Cette activité a été caractérisée aussi par la délimitation des activités susceptibles d'être exercées par lesdites sociétés, qui ne peuvent effectuer que des opérations à caractère financier. Toujours est-il que l'activité de financement semble avoir de bonnes perspectives d'autant que la consommation reste le principal levier de croissance et face à la faiblesse du pouvoir d'achat des ménages, ces derniers sont contraints de s'endetter par différents moyens pour subvenir à leurs besoins, qui ne cessent d'augmenter. Mostafa Melsa, Délégué général de l'APSF. Les Echos quotidien : Quelles sont les nouveautés du secteur des sociétés de financement et quelle lecture faites-vous de l'activité durant l'année 2011 ? Mostafa Melsa : Les nouveautés ne sont que la continuité des actions menées au quotidien. La principale nouveauté sur le plan réglementaire du secteur, c'est la mise en place de la loi de protection du consommateur. Cette loi, en plus du travail actuellement mené en termes d'information du client et la possibilité de choisir entre les différentes offres de produits, permet d'octroyer au client 7 jours de réflexion durant lesquels il peut se rétracter sur le crédit en question. On s'est inspiré de la législation française pour y parvenir. En ce qui concerne les sociétés de crédit, il y a eu la possibilité pour les sociétés de financement de présenter des opérations d'assurance au public. Ce type d'opérations n'était réservé qu'aux banques auparavant. Il y a également sur le plan fiscal, la radiation au niveau des bilans des sociétés de financement, des anciennes créances en souffrance déjà provisionnées. Concernant le crédit-bail, nous avons obtenu auprès de la direction générale des impôts, la possibilité d'aligner la durée d'amortissement qu'on donne au crédit-bail sur la durée du contrat. Est-ce que tous les types d'assurance peuvent être commercialisés ? Les sociétés de crédit peuvent commercialiser uniquement les opérations d'assurance décès et d'invalidité permanente. Ceci permettra au client de passer directement chez les sociétés de crédit qui jouent le rôle d'intermédiaires d'une compagnie d'assurance. Quelle sont les perspectives de développement du secteur pour les années à venir ? Notre projet à nous au niveau interne, c'est la conception d'un site internet pour l'association, qui sera enrichi et très développé. À partir du mois de juillet, les membres de l'APSF pourront déclarer leurs statistiques trimestrielles et mettre à jour leur fiche dans l'annuaire du site. Il y a aussi, notre adhésion (APSF) à l'Union maghrébine des banques (UMB), sachant que contrairement aux autres pays du Maghreb, le Maroc est le seul pays à disposer d'une association pour les sociétés de financement et une autre pour les banques, en l'occurrence le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM).