Le Gouverneur de Bank Al-Maghrib a honoré de sa présence le Conseil de l'APSF qui s'est tenu mardi dernier. L'évolution des encours à fin 2010 fait état d'un recul des financements en crédit-bail, d'une hausse des remises de créances auprès des factors, d'une stagnation du montant des garanties et des crédits à la consommation distribués. L'APSF a engagé certaines réflexions, essentiellement en ce qui concerne la loi sur la protection des consommateurs, le crédit à la consommation… L'Association Professionnelle des Sociétés de Financement (APSF) a tenu mardi dernier son Conseil en présence de A. Jouahri, gouverneur de BAM. Il y a exactement une année, à un moment où le contexte était empreint d'interrogations sur la crise financière internationale, le wali de Bank Al-Maghrib avait effectué sa première visite à l'APSF. La profession en avait retenu que malgré les temps de crise, il était de son devoir d'assumer sa responsabilité et de relever les défis d'un avenir meilleur. Cette rencontre était également un moment opportun pour la profession de rappeler à A. Jouahri les questions qui continuent à peser sur son activité. Elle sollicite, à cet égard, la présentation au public des opérations d'assurance par les sociétés de financement, ainsi que la radiation des créances en souffrance âgées de leurs bilans. Des réflexions qui sont restées lettre morte. Quelques appréhensions de l'APSF En présentant sa vision du système financier national pour les dix prochaines années, le gouverneur avait considéré que les sociétés de financement et l'APSF avaient toute leur place dans le développement de ce système. Ce message a été transposé au niveau du plan d'action qu'il leur avait proposé pour l'année 2010. «Ce plan met l'accent sur les comportements et les normes d'éthique, il vise à améliorer l'appréciation du risque, il promeut la gouvernance». «Il s'agit d'un plan qui a trouvé sa traduction dans les faits», souligne d'emblée A. Bencherki, président de l'APSF. La tenue du Conseil était également une occasion pour le président de l'APSF de rappeler au wali de BAM les chiffres réalisés par l'activité des métiers de financement. En effet, leur évolution à fin 2010 fait état d'un recul des financements en crédit-bail, d'une hausse des remises de créances auprès des factors, d'une stagnation du montant des garanties et des crédits à la consommation distribués. «Dans le cas du crédit à la consommation, cette évolution cache un phénomène nouveau, consistant à transférer l'encours de crédit de la maison-mère à sa filiale pour certaines sociétés membres. Sans ce transfert, l'activité globale aurait sans doute reculé», précise le président de l'APSF. Pour le cas du crédit-bail immobilier, le recul tient aux effets des dispositions de la Loi de Finances 2010 qui, en matière de droits d'enregistrement, a supprimé l'exonération dont bénéficiait l'acquisition de ce type de biens. La profession a également pointé du doigt l'intérêt sans cesse grandissant des banques pour le crédit à la consommation. Partant de là, elle a engagé une réflexion sur le développement du crédit à la consommation spécialisé. «Nous cherchons à consolider l'activité de base des sociétés spécialisées, à savoir financer l'équipement des ménages et sauvegarder les atouts distinctifs de ces sociétés, résidant dans leur savoir-faire en matière de traitement des opérations de crédit durant toute la vie du contrat», ajoute A. Bencherki. Quid du plan d'action 2010 ? Le plan d'action commun BAM-APSF a tenu toutes ses promesses. Aussi, faut-il reconnaître que ce plan ne tombe pas ex nihilo : la bonne gouvernance, l'appréciation et la gestion du risque… sont autant de questions que l'APSF avait largement anticipées. Point par point, A. Bencherki a passé en revue les réalisations de l'année 2010. En matière d'éthique, les sociétés de financement se sont dotées d'un code. Aussi, les sociétés d'intermédiation, en matière de transfert de fonds, ont adopté un code déontologique. La mise en place d'actions de lutte contre la fraude repose sur un dispositif à deux pliliers : un premier, réglementaire, via une directive de BAM en cours d'adoption, et un autre de partage de l'information dans le cadre des centrales d'information existantes (crédit-bureau et SAAR). Autre point à l'ordre du jour : le projet de loi édictant des mesures de protection des consommateurs. Les sociétés de financement se préparent tout naturellement à une loi qui ne manquera pas d'avoir des incidences sur des pans entiers de l'activité de crédit (voir www.financesnews.ma). D'après le président, la réflexion est d'ores et déjà ouverte pour prévoir les adaptations et les aménagements nécessaires pour la mise en œuvre de la loi. Il est évident que les quelques réflexions avancées par le président feront l'objet de quelques chantiers nouveaux que le Conseil a arrétés pour l'année 2011.