«Il ne suffit pas de protéger l'environnement», «Echec et manque d'ambition», «Rio+20 a accouché de formules creuses, réveillant l'ardeur de la société civile», «Rio+20 s'achève sur une série de promesses et sous les critiques». Décidément, l'opinion publique n'y est pas allée de main morte au lendemain de la clôture de l'événement mondial. Vingt ans après le Sommet de la Terre, qui avait imposé l'environnement sur l'agenda mondial, le sommet sur le développement durable organisé à Rio de Janeiro devait s'achever vendredi dernier sur la ratification d'un compromis a minima, mis au point par le Brésil, pays hôte. Le document, intitulé «Le monde dont nous voulons» a été signé à la clôture du sommet par quelques 190 pays membres de l'ONU. Pour Ban Ki-Moon, secrétaire général de l'organisation mondiale, il s'agit là d'un «très bon document», apportant «une vision sur laquelle nous pourrons bâtir nos rêves». La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, quant à elle, s'est félicitée du résultat de cette rencontre, déclarant que «Nous nous sommes ligués autour d'une déclaration finale qui marque une avancée réelle pour le développement durable». Néanmoins, la société civile ne semble pas être du même avis. En effet, au regard de Kumi Naidoo, directeur général de Greenpeace International, «on remet en ordre les fauteuils sur le pont du Titanic, alors qu'il est en train de sombrer». «Les attentes étaient très faibles, mais le résultat est encore plus maigre... » estime Manish Bapna du centre de réflexion américain World Resources Institute (WRI). «Cela a été une occasion manquée», ajoute-t-il. Rio+20 prône une «économie verte», modèle de développement moins destructeur pour la planète dont la population devrait passer de sept milliards aujourd'hui à 9,5 milliards en 2050. Mais en raison des craintes des pays pauvres que ce concept ne cache un protectionnisme déguisé des pays riches, la déclaration souligne que «les politiques d'économie verte» doivent «respecter la souveraineté nationale de chaque pays» et ne pas constituer «une restriction déguisée au commerce international».