Comme ce titre pourrait vous induire en erreur, je préfère d'emblée vous prévenir que je ne vais pas vous parler, encore une fois, du Festival de Marrakech. Non pas que je n'ai plus rien en dire, mais disons, comme m'ont dit pas mal d'amis ici même sur le lieu-dit «La Perle du Sud entre les mains des gens du Nord» et où je me trouve aujourd'hui encore, le peu que j'en ai dit, j'en ai déjà assez dit pour ne pas dire, trop dit. Ceci dit, même si je ne vais rien en dire aujourd'hui, vous pensez bien que je n'en pense moins. Mais pour en rassurer certains et en effaroucher d'autres, je compte bien revenir là-dessus dès que... je sentirais qu'il y a prescription. J'arrête là le suspense et je m'en vais entrer dans le vif du sujet. Silence !... Moteur !... Action !... Alors, de quel autre cinéma s'agit-il ? En fait, il n'y a pas un seul cinéma, mais plusieurs. Mais sans vouloir jouer au critique de cinéma que je n'ai jamais été - sinon j'aurais été invité à toutes les festivités - je vais essayer de faire une approche «analytique» de quelques faits récents et actuels qui se sont passés ou se passent encore dans notre pays, faits qui sont plus que cinématographiques : ils sont burlesques. Je vais commencer par le premier - et là, je suis sûr que je vais mettre les pieds dans le plat, mais n'est-ce pas pour cela que je suis là ? - et je vais attaquer l'histoire abracadabrante de cette Aminatou qui, quoiqu'on dise, me semble être tout sauf une tarée. Bien sûr, je suis d'accord, elle a tort de crier si fort qu'elle n'est pas marocaine alors qu'elle a un passeport marocain, qu'elle vit au Maroc (quand elle n'est pas en tournée dans le monde pour nous tourner en bourrique), qu'elle a été «dédommagée» en monnaie sonnante et étonnante en tant que «victime marocaine de la répression marocaine», et, enfin, qu'elle veut absolument revenir au Maroc pour y vivre au lieu d'aller, puisque c'est ce qu'elle préfère, se chauffer le derrière dans le camp de l'enfer. Mais, parce qu'il y a un mais, je crois que ce n'était vraiment pas une bonne idée de claquer la porte au nez à cette si talentueuse actrice (je sais que je devrais dire «cette si affreuse séparatiste», mais, je suis désolé, ce n'est pas un jargon de cinéma), alors qu'on aurait mieux fait d'attendre, d'abord, qu'elle entre, et lui servir un bon méchoui et un bon thé sahraoui, et je suis sûr qu'elle aurait dit oui. Ensuite, elle aurait roté et serait rentrée chez elle au lieu d'aller poiroter et crever la dalle sur les dalles de Lanzarote. Maintenant, à quoi ça sert de crier partout qu'Aminatou n'est qu'une comédienne - c'est bien ce que je disais à l'instant - et que sa soi-disant grève de la faim n'est que du cinéma à la fin ? Ce qui est fait est fait. Second fait qui, d'ailleurs, n'est pas trop loin du premier : «tout le monde est méchant avec le gentil Maroc». Excusez-moi de le répéter encore une fois, mais qui a commencé le premier ? Qui a, tour à tour, et dans le désordre, interdit plusieurs fois l'entrée d'un canard sous prétexte qu'il avait des plumes pas très douces ? Qui a en mis un autre, autochtone, sous scellé pour lui clouer le bec à jamais ? Qui a mis en cage un autre plumitif qui n'est, il est vrai, ni dégourdi ni inspiré ? Et qui a mis en vente la cage et le bocage d'un jeune oiseau qui a osé gazouiller faux sans même le faire exprès ?... et j'en passe et des pires. Alors, comment avec tout ça, voulez-vous que «le monde» nous aime ? Franchement, à la différence du cinéma, en politique, on n'a pas que de piètres metteurs en scène. Le problème, c'est qu'ils ne le réalisent pas encore.