«Réconcilier les Casablancais avec leur centre-ville». Voici l'objectif des architectes du futur Grand Théâtre de Casablanca, Christian de Portzamparc et Rachid Andaloussi. Lors d'un workshop, organisé jeudi dernier à Casablanca, les deux architectes ont en effet réitéré leur souhait de redorer le blason de ce centre-ville, cœur-battant de la capitale économique il y a quelques années et d'en faire une destination culturelle. Initié par la société Casa Aménagement, maître d'ouvrage délégué du projet, ce workshop avait pour but de faire le point sur l'état d'avancement du projet et de discuter notamment du réaménagement de la Place Mohammed V. «Pour le moment, rien n'est encore décidé à propos de la Place Mohammed V... Toutefois, je tiens à préciser que la fontaine ne sera pas détruite tant que l'on n'aura pas encore décidé d'en construire une autre à la même place», a souligné Christian de Portzamparc. Le workshop était aussi une occasion d'obtenir «l'adhésion de la population casablancaise au projet à travers le relais des associations les plus représentatives». Il faut dire que les initiateurs de ce projet tiennent à ce que les «Casablancais s'approprient le projet CasArts». Architectes du projet, étudiants en architecture, spécialistes en sociologie, médias... ont pris part à cet atelier. «C'est très important pour nous d'assister à ce genre de rencontres, d'autant plus que nous sommes toujours en phase d'étude», explique Rachid Andaloussi. Une médina culturelle CasArts, dont l'ouverture est prévue pour juin 2016 (le début des travaux est prévu pour 2013), vise à doter Casablanca d'un «espace d'art et de culture multidisciplinaire d'une envergure internationale, ouvert à tous». Le Grand Théâtre, qui nécessitera une enveloppe globale de 1,4 MMDH (la plus grosse contribution émanerait de la direction générale des collectivités locales, à hauteur de 480 MDH, soit 33,33% du coût global. Le Fonds Hassan II pour le développement économique et social débloquera 400 MDH, soit 27,78%) et 60 mois de travaux, devrait stimuler l'activité culturelle à Casablanca. Grâce à sa grande salle polyvalente de 1.800 places, à sa salle modulable de 600 places, à ses espaces de répétition et de formation, à ses espaces dédiés aux expositions, à son espace ouvert qui pourrait accueillir 15.000 personnes... le Grand Théâtre doté d'une superficie de 24.000 m2, créera une certaine effervescence culturelle. «Réussir le contenu et le contenant, tel est notre objectif. C'est pourquoi on parle d'une médina culturelle au cœur de la ville, qui sera caractérisée par une architecture et une programmation culturelle dignes d'une métropole comme Casablanca», ajoute Andaloussi. En effet, le projet est formé de plusieurs parties distinctes, de pavillons, habités au sol par des cafés et des librairies, c'est pourquoi, on parle de médina culturelle. Avec ce projet qui intègre, dès sa conception architecturale les problématiques environnementales, Casablanca s'apprête à tourner la page et à entrer de plein pied dans une nouvelle ère, celle où l'on s'intéresse davantage à la chose culturelle.