«Les enfants du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord : entre droits et défis». La thématique est donnée, à vos claviers, micros et caméras, d'autant que c'est pour la bonne cause ! Cette semaine, l'Unicef a annoncé le lancement de la 5e édition du prix régional MENA des médias 2012 sur les droits de l'enfant. Chaque année, ce prix récompense les meilleurs reportages (ou série de reportages), essais, éditoriaux, documentaires, photographies ou caricatures, diffusés dans les médias audiovisuels, dans la presse écrite ou électronique, qui traitent de la situation des droits de l'enfant dans la région MENA. Au total, ce sont six finalistes, «individus et non pas les institutions» précise l'organisation onusienne, sélectionnés dans ces différentes catégories qui seront primées. On ne badine pas avec les enfants ! Si l'on évoque souvent le manque de visibilité de la gent féminine dans les médias, à tour d'études de monitoring, les sujets relatifs aux droits des enfants sont également peut présents dans les médias «classiques». En dehors de reportages thématiques ou d'événements particuliers, il faut le reconnaître, l'intérêt porté par les médias dans la région, notamment au Maroc ne saute pas vraiment aux yeux. D'où l'intérêt d'un tel concours qui récompense, non financièrement, les initiatives dans ce sens. D'ailleurs, l'organisation tient à ce que les travaux présentés au jury abordent les questions locales, nationales ou régionales, autrement dit, directement liées à la région MENA. Scolarisation, éducation, santé, protection des droits... sont autant de thématiques qui concernent la jeune génération, que l'Unicef tente ainsi de remettre à la «Une» des médias régionaux, mais attention, pour l'organisation mondiale, on ne badine pas avec les droits des enfants. Ici ce n'est pas l'ingéniosité, l'originalité du traitement ou le scoop du reportage qui prime, bien que tout cela soit important, l'Unicef tient à mettre en avant «la pertinence et l'importance du sujet choisi». Invitant les potentiels participants à «creuser» dans ce qui se passe chez eux, le concours met également en exergue «la profondeur et la précision de l'enquête ainsi que les efforts impliqués dans l'histoire». Les règles de base du journalisme ne sont pas écartées puisqu'objectivité et impartialité sont également dans la liste des critères de sélection. En effet, il ne s'agit pas non plus de tomber dans le sensationnalisme ou l'empathie injustifiée. Rendez-vous en automne Si de nombreux concours limitent généralement la participation à une proposition par candidat, celui-ci permet toutefois aux participants la possibilité de remettre maximum «5 soumissions par personne et par catégorie». Le moyen, encore une fois pour l'Unicef, de motiver les reporters qui seraient encore hésitants. Néanmoins, toutes les productions, qu'elles soient écrites ou audiovisuelles, doivent obligatoirement avoir été publiées ou diffusées entre le 20 juillet 2011 et le 30 août 2012 dans un ou plusieurs médias au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ou par des sociétés affiliées au niveau mondial. Les soumissionnaires devront par la suite proposer leurs projets au bureau de l'Unicef de chaque pays avant le 30 août prochain. Au bout du compte, les finalistes, sélectionnés par un jury de fonctionnaires de l'Unicef et d'autres ONG internationales travaillant pour l'enfance, seront sélectionnés et annoncés en automne 2012, précisément lors du 8e forum régional des médias. SOPHIA AKHMISSE