« Il faut cesser de voir l'Afrique qui a faim et qui a soif. Il faut voir aussi l'Afrique des entrepreneurs, des ressources humaines qualifiées et de la croissance ». Voilà qui est dit ! Cette déclaration de Abdeslam Ahizoune, président du Directoire de Maroc Telecom, au New York Forum Africa de Libreville (organisé du 8 au 10 juin), a le mérite de trancher avec ce qu'il a qualifié de « préjugés qui inhibent les initiatives des investisseurs étrangers » en faveur du continent noir. Invité par Richard Attias, organisateur de cette première édition du New York Forum Africa, aux côtés de cinq autres personnalités de renom, dont Colin Coleman, DG de Goldman Sachs pour l'Afrique du Sud, et Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Afrique, Ahizoune a affirmé que « la croissance africaine est bien là ». Mieux, dans un contexte économique de crise, tant dans la zone euro qu'au niveau de l'économie américaine, il a souligné le fait que l'Afrique n'a pas été touchée par ce « ralentissement ». Pour lui, « c'est un signe fort ». Fini le continent sous développé, aujourd'hui « l'Afrique a un autre visage », a brandit le président de l'opérateur télécoms historique qui a appelé à « combattre ces préjugés ». « Venant nous-mêmes d'un pays africain, nous avons abordé les opportunités qui se sont présentées sans les préjugés défavorables qui nous auraient amenés à surestimer les risques pays et à sous-estimer l'intérêt des opérations à réaliser », a-t-il expliqué lors de son intervention. Pour autant, Ahizoune a précisé qu'un certain nombre de conditions doivent être réunies pour amener les investisseurs à passer à l'action. A ce titre, clarté et prévisibilité du cadre réglementaire sont les points clés de cette vision stratégique africaine. Pour le président de Maroc Telecom, ce sont des facteurs indispensables « à la protection des investissements », sans oublier, évidemment « l'indépendance et la compétence des régulateurs et des tribunaux commerciaux ».