Moins d'un mois après la visite du chef de la diplomatie marocaine au Parlement européen, c'était au tour de Karim Ghellab de tenter de convaincre les députés européens de l'intérêt vital de la nouvelle étape de coopération entre les deux parties. La réunion avec le bureau de l'assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée, du 5 au 8 juin, était le dernier point dans l'agenda de la délégation parlementaire menée par Ghellab, avec à l'ordre du jour, des prémices de réflexion sur les projets à mettre en œuvre en faveur de la rive sud de la Méditerranée. «Le débat est surtout relatif aux nouvelles orientations à donner au futur fonctionnement de l'UpM, ainsi que pour améliorer le financement et la mise en œuvre des projets», est-il expliqué dans un communiqué de la Chambre des représentants. La dernière session plénière de l'association parlementaire de l'UpM a tenté de sortir de l'impasse sans grande conviction. Les députés de l'espace méditerranéen ont désormais plus de visibilité sur les principales actions aptes à sortir l'UpM du coma provoqué par les retombées du «Printemps arabe». Les intérêts des Etats membres de l'Union, reviennent en force au sein de la nouvelle feuille de route que les parties ont convenu d'activer d'ici mars 2013, date de la tenue de la 9e session. Pour la Maroc, la question de l'intégrité territoriale ainsi que les relations politiques et économiques avec l'UE, étaient les questions les plus urgentes à éluder pour l'heure. En marge de l'opérationnalité du secrétariat général dans les meilleurs délais, le volet des contributions financières des membres et leur exécution budgétaire pour éviter ainsi la démobilisation des bailleurs de fonds, prendra également le dessus durant la 2e moitié de cette année 2012. Les moyens de renforcer la coopération entre la Commission européenne et la Chambre des représentants ont été également passés en revue. La possibilité d'un jumelage entre des institutions européennes et marocaines est plus que probable, pour «appuyer le processus de renforcement des capacités de la Chambre des représentants», explique-t-on auprès de la 1ère Chambre. À côté des questions factuelles liées au dialogue politique, à la mobilité, à la migration et à la sécurité, le dossier du Sahara a été également débattu. Ghellab s'est longtemps arrêté avec le président du Parlement européen sur les raisons pour lesquelles le Maroc a retiré sa confiance à l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross. Les deux parties ont pu se mettre d'accord sur la date du 10 janvier 2013, pour la réunion d'activation de la Commission parlementaire mixte à Rabat. Au passage, un projet de protocole de partenariat entre les Parlements marocain et belge «sera examiné et concrétisé dans les mois à venir». Les parlementaires marocains cherchent pour leur part à élargir le rayon de leur influence au sein de l'UE et à saisir en même temps le droit de siège du Maroc en tant que membre non permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU, jusqu'à 2014. Les nouvelles prérogatives constitutionnelles laissent de leur côté aux députés plus de marge de manœuvre. Les deux instances législatives ont convenu de mettre en place des commissions thématiques prévoyant des mécanismes de contrôle conjoint du gouvernement sur le volet diplomatique. Plusieurs nouveaux modes d'influence des députés seront envisagés essentiellement les voyages diplomatiques, l'identification de nouveaux partenariats et l'activation de nouvelles structures exclusivement dédiées au rôle diplomatique.