La prime de risque du marché en baisse. C'est du moins ce qui ressort du dernier rapport d'Attijari Intermédiation, lequel rapporte un repli de cette prime de 7,9%, soit une perte de 1,2% comparativement à décembre 2011. Cet indicateur, qui représente la rémunération supplémentaire exigée par un investisseur pour la détention d'un actif au rendement incertain par rapport à un actif sans risque, demeure l'un des débats les plus passionnants dans le domaine de la finance. Celle retenue par les analystes d'Attijari Intermédiation est calculée selon la méthode des sondages. «Nous estimons que celle-ci reflète au mieux les attentes des acteurs du marché et demeure, par conséquent, la plus pertinente comparée aux autres», soulignent les analystes. Dans ce sens, le rapport en question rapporte trois primes de risques différentes calculées selon des méthodes distinctes. Pour la prime de risque historique, elle enregistre un recul de 2,6 points passant de 10,6% en décembre 2011 à 8% en avril 2012. Une baisse attribuable à la baisse du rendement moyen du marché sur les 10 dernières années glissantes. Quant à la prime de risque prospective, elle ressort à 6,6% à fin avril 2012, en léger recul de 0,4 points par rapport à décembre 2011. Les analystes justifient ce repli par une révision à la baisse des prévisions de croissance des résultats sur la période 2011-2013. Pour sa part, la prime de risque par sondage s'établit à 7,9% à fin avril 2012 en dégradation de 1,2 points par rapport à décembre 2011. Question de fiabilité «Nous estimons que ce niveau est incompatible avec l'évolution de l'indice de confiance des investisseurs», souligne ledit rapport. Plus en détail, la prime de risque par sondage vise à déterminer la rentabilité annuelle exigée par les investisseurs en Bourse sur un placement supérieur de 5 ans. Dans ce sillage, les analystes d'Attijari Intermédiation identifient quatre catégories d'investisseurs avec des pondérations différentes en l'occurrence: les institutionnels/OPCVM/Banques, les acteurs de référence, les étrangers et les particuliers. L'approche par sondage est estimée intéressante du fait qu'elle fait l'objet d'un consensus des différents acteurs. Dans la foulée, elle tient compte de d'autres facteurs d'ordre qualitatif négligés par les autres méthodes précitées. Dans ce sens, les auteurs du rapport citent l'impact du contexte politique régional et international sur l'aversion au risque des différents intervenants sur le marché. Aussi, d'un marché marocain relativement limité en termes de diversification à l'international et du manque d'opportunité de placement au niveau local. Au final, une approche par sondage, certes qui répond aux exigences et au contexte du marché marocain mais, les répondants peuvent souvent être influencés par des considérations de court terme dans leurs visions et appréciations, ce qui rend relative la fiabilité de cette approche sur le long terme.