Dure, dure, la concurrence à l'international sur les marchés prioritaires (France, Espagne, Italie, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique et Pays-Bas) du Maroc ! Les effets du Printemps arabe ne semblent pas prêts de s'estomper. Après avoir donné lieu dans un premier temps, à un recul des nuitées dans les établissements classés se traduisant ainsi par une morosité de l'activité touristique en général, les opérateurs touristiques marocains ont désormais à affronter la concurrence que leur livrent les Tunisiens et les Egyptiens qui bradent leurs prix. Ils font du dumping pour attirer le maximum de visiteurs vers les destinations Tunisie et Egypte, boudées depuis plusieurs mois par les touristes à cause des troubles consécutifs aux révolutions ayant balayé les régimes. «Une nuitée dans un hôtel 5* en Tunisie est offerte à 15 euros, sachant que l'Etat, qui vient au secours du secteur, subventionne les billets d'avion», indique ainsi un hôtelier. Crises politiques et économiques obligent. En Tunisie, les ambitions sont désormais grandes pour le tourisme et l'artisanat qui pèsent entre 10 à 11% du PIB. Ce pays espère en effet attirer 6 millions de touristes en 2012, contre 4,8 en 2011, soit un bond de 25% par rapport à 2010. Même en Egypte où le nombre de visiteurs et de nuitées ont chuté en 2011 de respectivement 33 et 19% à 114 millions, avec des revenus en recul de près de 30% en 2011 par rapport à l'année précédente. Les offres commerciales, cette année, se veulent des plus agressives pour pouvoir se rattraper par rapport à l'exercice précédent. Certes, ces deux pays ne se positionnent pas sur le même segment que le Maroc, il n'empêche que la concurrence se fait belle et bien ressentir. Dans un tel contexte de crise, seul le tourisme domestique, qui a représenté à fin 2011, près de 26% de l'ensemble de la clientèle des établissements touristiques, soit 16.868.769 nuitées (dont la ville de Marrakech intervient en 1e position suivie d'Agadir, de Casablanca et de Tanger), peut constituer une alternative. Il devrait permettre d'atténuer les effets de la saisonnalité du tourisme international sur la rentabilité des établissements d'hébergement et sur celle des entreprises touristiques. Ce tourisme doit, à cet effet, bénéficier du même intérêt et des mêmes efforts déployés pour attirer le touriste étranger. Hamid Addou, Directeur général de l'Office national marocain du tourisme (ONMT) «Un plan d'action labellisé Kounouz Biladi pour ce dernier semestre» Les Echos quotidien : À quand la nouvelle offre pour le tourisme interne ? Hamid Addou : Grâce à la mobilisation des fédérations concernées, avec à leur tête la FNT, du ministère du Tourisme et des équipes de l'ONMT, nous sommes en train de finaliser un plan d'action pour ce dernier semestre, à destination des touristes nationaux. Ce plan sera connu sous le label Kounouz Biladi, et comprendra des offres régionales dynamiques, des gratuités (pour les enfants, des nuits gratuites à l'achat de tant de nuits...), des tarifs compétitifs... Tout cela sera appuyé par une campagne de communication agressive avec en point focal, un site Web dédié (kounouzbiladi.ma). Ce site comprendra l'essentiel des offres entre juin et décembre, des packages innovants préparés par des agences de voyage, une plateforme de vente en ligne... Quelle est la nouveauté cette année ? La nouveauté de cette année réside non seulement dans la disponibilité de la capacité hôtelière en quantité et qualité, mais aussi dans la mise en place, par un grand nombre d'agences de voyage, de packages sur mesure comprenant l'hébergement, des excursions, le transport... Notre ambition est de donner envie à nos concitoyens de redécouvrir leur pays. Qu'en est-il de Kounouz Biladi ? Concernant l'offre Kounouz biladi, son succès ou son échec vient essentiellement de la disponibilité de la capacité hôtelière à tarif promotionnel, mais aussi de notre capacité à convaincre un grand nombre, de l'intérêt d'une telle offre.