Ce n'est pas un scoop ! Les industries mondiales du luxe affichent une grande résilience aux effets de la crise économique et financière. Ce segment d'activité, malgré une conjoncture morose, réussit à atteindre des taux de croissance importants (5 à 8%) et offre des opportunités de développement non négligeables. Ces constats ont constitué à la fois une source de fierté, mais aussi de motivation pour les professionnels du secteur, dont plus de 400, parmi les leaders des industries mondiales du luxe, ont choisi de prendre part du 30 mai au 1er juin à la 8e édition du FT Business of Luxury Summit (sommet annuel de l'industrie du luxe), un événement piloté par le prestigieux quotidien britannique des milieux d'affaires, The Financial Times sous le signe «la révolution du style de vie». L'édition de Marrakech est la première du genre à se tenir en Afrique, après celles tenues à Lausanne, Los Angeles, Las Vegas, Shanghai, Venise, Tokyo et Monte Carlo. Elle a réuni de grosses pointures de l'industrie mondiale du luxe à l'instar de Luca Cordero di Montezemolo, président de Ferrari S.p.A, François-Henri Pinault, président de la compagnie PPR, Sidney Toledano, président de Christian Dior Couture, Chris Blackwell, fondateur de la compagnie Island Records et Island Outpost Hotels & Resorts, Gian Giacomo Ferraris, président exécutif de Gianni Versace SpA. Modes de vie transformés Les changements profonds des modes de vie ainsi que des habitudes de consommation, la recherche de produits singuliers associant créativité et matières premières de qualité, et l'émergence de marchés mondiaux prometteurs, sont autant d'atouts garantissant un avenir meilleur à ces industries, estiment nombre d'intervenants à ce forum du luxe. Ils ont préconisé l'accompagnement par les grandes firmes de l'industrie du luxe, des spécificités propres à chaque marché de manière à pouvoir satisfaire les besoins les plus exigeants des clients. Inspirer les grandes marques Pour l'organisation de cette édition, Marrakech était en lice avec Istanbul, avant que les industriels mondiaux du luxe n'optent pour la ville ocre, ce que le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad a, d'ailleurs, considéré comme un choix naturel, justifié par le fait que la ville ocre se positionne, désormais, comme capitale du tourisme et des produits de luxe, et recèle une grande richesse dans le secteur de l'artisanat. Ceci dit, «tous les efforts sont consentis dans le sens de l'encouragement des grandes marques et des enseignes du luxe à venir s'installer au Maroc, qui jouit d'une position géographique stratégique, d'infrastructures de taille et d'un ensemble de potentialités pouvant garantir le développement de ce créneau», estime ce responsable. Haddad a mis en avant la diversité, la richesse et l'authenticité de l'artisanat et de la culture marocaine, qui peuvent largement inspirer les grandes marques mondiales. «Développer cette industrie au Maroc s'avère être indispensable, car cela constituera une valeur ajoutée sûre pour l'économie comme pour le tourisme», conclut-il. «Le Maroc peut donc devenir une véritable destination pour le shopping et la sous-traitance, et un hub pour l'exportation des produits de luxe vers les pays africains et d'autres régions», rappelle pour sa part, Saad Benabdallah, patron de Maroc-Export. Selon ce spécialiste, les grandes enseignes de luxe présentes en Asie par le biais des unités de sous-traitance, manifestent un grand désir de s'installer dans les pays proches des marchés prometteurs, en l'occurrence ceux africains.