C'est une deuxième Palme d'or pour l'Autrichien Michael Haneke qui récompense son film «Amour». Le cinéaste entre ainsi dans le club très fermé des cinéastes deux fois sacrés sur la Croisette, trois ans après la victoire du «Ruban blanc». «Amour» qui sauve, selon la presse, ce 65e Festival de Cannes, porté avec une classe infinie par Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, met en scène l'entrée d'un couple dans le naufrage de la vieillesse et de l'indignité de la maladie. Le palmarès de cette édition dévoilé dimanche, compte à son actif plusieurs surprises –décevantes- pour certains Le jury présidé par l'Italien Nanni Moretti a consacré «Reality» de Matteo Garonne (Grand Prix), les Roumaines Cosmina Stratan et Cristina Flutur pour «Au-delà des collines» de Cristian Mungiu (Prix d'interprétation féminine) et le Danois Mads Mikkelsen pour «La Chasse» de Thomas Vinterberg (prix d'interprétation masculine). Le Prix de la mise en scène, lui, a été remporté par le Mexicain Carlos Reygadas pour «Post Tenebras Lux», celui du scénario par le Roumain Cristian Mungiu pour «Audelà des collines», tandis que celui du jury par le Britannique Ken Loach pour «La part des anges». Enfin, la Caméra d'or a été raflée par «Les Bêtes du Sud sauvage», de l'Américain Benh Zeitlin et la Palme d'or du court-métrage par le Turc Rezan Yesilbas pour «Silence». Une édition décriée ! «Un palmarès décevant d'un Festival en demi-teinte», a titré le quotidien français Libération dans son édition d'hier. Libération n'est pas le seul support à décrier ce 65e Festival de Cannes. Il faut dire que la presse internationale qui a fait la couverture de cette grand-messe cinématographique, a été déçue par la qualité des films sélectionnés cette année. D'ailleurs, le palmarès le prouve. «En récompensant des cinéastes déjà primés à Cannes, à l'image de Michael Haneke, le jury n'a fait que confirmer des valeurs sûres, laissant de côté des films risqués mais peut-être plus audacieux », souligne toujours Libération. Côté marocain, le long métrage «Les chevaux de Dieu» du réalisateur Nabil Ayouch a remporté dans le cadre du Festival le Prix François Chalais 2012. Initié par le ministère de la Culture et de la communication, le Centre national du cinéma, de l'image animée et en partenariat avec France Télévision, ce prix «s'attache à rappeler sans cesse la réalité du monde». Des critères que le nouveau film de Nabil Ayouch, inspiré des attentats terroristes de 2003, qui ont ensanglanté Casablanca, remplit.