«L'une de mes premières réunions en 2011, je l'ai faite avec Moulay Hafid el Alami et Meriem Bensalah. À l'époque, je leur ai confié être heureux d'être autour de la même table avec mon prédécesseur et mon successeur. Je remercie madame Benasalah d'avoir exaucé ce vœu». C'est en ces termes que Mohamed Horani clôture son mandat à la tête de la CGEM. Hier mercredi à Casablanca, était en effet réuni tout le gotha politique et économique marocain, avec, à sa tête, les ministres Mustapha El Khalfi et Bassima El Hekkaoui, les présidents des fédérations professionnelles, les syndicalistes... une salle archicomble au point que certains vont jusqu'à décrire cette mobilisation comme «du jamais-vu». Il faut dire que l'événement était historique : l'élection de la première femme présidente de la CGEM. Toutefois, avant que ce ne soit chose faite, puisque c'est une candidature unique, Mohamed Horani, président sortant, a présenté, avec un ton de fierté, les principales réalisations du patronat sous son mandat. «Nous avons opté pour une approche basée sur la réflexion globale et une action locale», déclare Horani. C'est une façon de marquer l'approche régionale et l'importance donnée désormais aux représentations régionales du patronat et que les nouveaux statuts de la CGEM adoptés en début d'année n'ont fait que confirmer. Le lancement des «escales régionales» et des «escales sectorielles» vient en effet appuyer la lecture faite par Horani de ses réalisations à la tête de la CGEM. En plus de l'élaboration de la Vision 2020 et de l'intérêt apporté à la responsabilité sociale des entreprises adhérentes, Horani est revenu sur les réalisations en matière d'IS, avec les réductions négociées avec l'Etat, en dépit d'un contexte difficile pour les finances publiques. L'entente avec le gouvernement a été l'un des éléments mis en avant par le président sortant, qui s'est ainsi félicité des nouveaux rapports, basés sur le partage et l'action commune, entre l'Etat et le patronat. Ce constat ne fait certes pas l'unanimité au sein même de la CGEM, mais est tout de même mis en avant par Horani comme une avancée majeure. En question aussi : la PME, véritable cheval de bataille de Bensalah et de son binôme Azzedine El Kadmiri. À cet effet, le patron sortant de la CGEM a insisté sur les premières réalisations de l'organisation patronale, notamment le plaidoyer de la cause de la PME auprès de l'Exécutif, qui a débouché, entre autres, sur l'élaboration de la nouvelle loi sur les délais de paiement, ainsi que sur l'organisation de plusieurs missions de promotion de la PME marocaine à l'étranger. Dans son discours-bilan, Horani a tenu à déclarer que son principal ennemi pendant son mandat, est celui qui l'a «particulièrement angoissé» : la méfiance. «Il faut se méfier de la méfiance. L'antidote est l'instauration d'une culture de confiance». Ces mots ont résonné comme étant ses recommandations finales pour ses successeurs.