La mobilisation était grande, hier à Rabat, pour la rencontre nationale organisée hier à Rabat autour du Programme intégré d'appui et de financement des entreprises. Walis des régions, les présidents de Centres régionaux d'Investissement (CRI) et l'ensemble des intervenants qui ont une présence au niveau régional et qui sont concernés par cette opération, étaient présent afin de prendre plus ample connaissance des contours de ce programme. C'était également l'occasion de se voir remettre un guide qui montre la manière avec laquelle ce programme va se financer. Présidée par le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, le ministre de l'Economie, des Finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaaboun, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, la Présidente du directoire du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, Dounia Ben Abbas Tâarji, et le président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), Othman Benjelloun, cette rencontre intervient suite à la présentation, devant le souverain de ce programme, le 27 janvier 2020. Elle s'inscrit ainsi dans le prolongement des activités et événements organisés dernièrement notamment le lancement du programme «Intelaka» qui apporte une offre intégrée de financement des jeunes porteurs de projets, des TPE, du monde rural et des entreprises exportatrices. Dans une déclaration à la presse, Benchaâboun a indiqué qu'avec les outils mis à leur disposition, les intervenants vont pouvoir accompagner et orienter de manière plus efficace les jeunes entrepreneurs, a-t-il dit. Ce programme « constitue une réelle rupture par rapport à tout ce que nous avons pu établir jusqu'à présent », a-t-il commenté. Selon le ministre, la conception de ce programme pose les bases d'une réelle rupture en matière de politique d'appui à l'entrepreneuriat, ajoutant que le programme devra, non seulement créer de nouvelles opportunités pour les jeunes porteurs de projets, mais également, contribuer à améliorer les indicateurs de développement du pays aussi bien en termes d'emploi, de résorption des disparités territoriales et d'inclusion socio-économique. Réitérant son engagement à continuer à œuvrer pour l'aboutissement de ce chantier prioritaire, Benchaâboun a appelé l'assistance notamment les Walis, le Président de la CGEM, les Directeurs des CRI, les directeurs des agences publiques, les représentants des associations professionnelles et de la société civile, à collaborer main dans la main pour le réussir. Selon le ministre, ce programme a suscité un grand intérêt auprès des jeunes. D'abord par sa taille (8 MMDH sur les trois prochaines années) et par des mesures mises en place par la Banque centrale ainsi que l'engagement des banques pour un taux de sortie de 2% dans les villes et 1,75% dans le monde rural. Sans perdre de vue la simplification des procédures, censée être inhérente au programme. Une présentation détaillée du Programme Intelaka a été également assurée par le directeur général de la Caisse centrale de garantie, Hicham Serghini. Par ailleurs, la parole a été donnée à l'assistance dont les interventions ont porté principalement sur le volet de l'accompagnement des segments cibles du Programme «Intelaka ». Les intervenants ont insisté sur l'importance de l'accompagnement des porteurs de projets et des jeunes entreprises, en tant que vecteur clé de la réussite des projets financés dans le cadre de ce programme. Il a été également rappelé le rôle central devant être joué par les Centres régionaux d'investissement, notamment en matière de coordination des actions d'accompagnement entre les différentes parties prenantes au niveau des régions. Dans ce sens, les CRI, en partenariat avec le secteur privé et la société civile, sont à même de mettre en place des infrastructures d'accompagnement avec une labellisation qui sera lancé incessamment. Benchaâboun a par ailleurs annoncé que son département est en train de préparer une stratégie nationale de l'entrepreneuriat qui devra identifier l'ensemble des problématiques liées notamment au financement. Intervenant à cette occasion, Othman Benjelloun, président du GPBM, a qualifié Intelaka de magnifique dynamique qui donne de l'espoir aux porteurs de projets. Il souligne que des dossiers de crédit ont été traités et même autorisés par certaines agences bancaires. En effet, selon Tariq Sijilmassi, président du Crédit agricole du Maroc, grâce à un partenariat avec Al Barid Bank, 1.200 agences ont été préparées pour les prises de contact avec les porteurs de projet. Par ailleurs, indique le responsable, des agences mobiles vont sillonner le territoire pour toucher la population rurale, notamment lors des souks hebdomadaires. Sijilmassi a expliqué, dans ce sens, que la majorité des exploitations agricoles entrent dans la catégorie des TPE, et seules 2 à 3% d'entre elles sont des PME. Toutefois, il a insisté sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un refinancement des anciens crédits. Afin de lever toute ambiguïté, les financements sont exclusivement dédiés à une création ou à un élément nouveau (modernisation, nouveau process). La Banque populaire a pour sa part autorisé 200 dossiers et reçu, depuis le lancement du programme, quelque 1.000 dossiers. Mohamed Kettani, président d'Attijariwafa bank, a également confirmé la mobilisation générale des agences de son réseau avec entre 5.000 et 12.000 visites par jour liées au programme. Selon lui, 90% des visiteurs viennent s'informer sur les procédures. Plusieurs sont alors redirigés vers Dar Al Moukawil qui, selon Kettani, va quadrupler la taille du réseau pour répondre au besoin d'information et de conseil.