Selon les dires de ses responsables, le constructeur Citroën doit réussir actuellement deux enjeux majeurs qu'il s'est fixés. Il s'agit, d'une part, de sa montée en puissance, à travers la ligne DS, dont les premiers résultats sont très encourageants (plus de 200.000 ventes en deux ans), alors que la gamme continue à s'étoffer (DS3, DS4, DS5). D'autre part, il doit maintenir sa croissance à l'international, sachant que plus d'un tiers des ventes de la marque se font hors Europe. C'est justement dans ce contexte qu'intervient le C4 Aircross, modèle opérant parmi les crossover compacts (ou SUV), segment très prisé par la clientèle des marchés asiatiques et des pays émergents comme le Maroc. La griffe Citroën À l'image de son cousin de chez Peugeot (le 4008), le C4 Aircross est issu d'un partenariat technique entre les groupes PSA et Mitsubishi. Ce dernier - l'un des spécialistes du 4x4- a donc prêté main forte à son homologue français en matière de châssis et de transmission intégrale. Résultat : le C4 Aircross repose sur la plateforme du Mitsubishi ASX. Pour autant, le crossover français est loin d'en être une copie conforme. Les designers de Citroën peuvent même être loués pour leur travail, tant leur rejeton affiche une ligne extérieure très réussie et en totale harmonie avec les autres modèles de la gamme. La face-avant interpelle avec ses phares, qui mordent généreusement sur le capot et débordent sur les ailes... puis surtout, ses bandes de LED, greffés horizontalement sur les extrémités du bouclier, lui même savamment sculpté. Ce dynamisme se prolonge latéralement à travers une nervure courant le long des portes, en passant par ses poignées. Enfin, une mention particulière va à cette custode qui se profile comme un aileron (inversé) de requin, vers une poupe elle aussi stylée avec goût, comme en attestent les blocs de feux en virgule. À lui seul, ce détail évoque immanquablement la berline C4. L'intérieur aussi Bien que ne mesurant que 4,34 m de long, le C4 Aircross étonne d'emblée par son habitacle spacieux. Y prendre place à l'arrière, nous a permis de constater combien l'espace aux jambes est suffisant et même digne d'un véhicule du segment supérieur. Un confort parachevé par la possibilité d'incliner les dossiers de cette même banquette, laquelle peut aussi être rabattue pour agrandir la capacité déjà suffisante du coffre (entre 375 et 442 litres). À l'avant, si l'on retrouve une planche de bord, ses aérateurs et sa console centrale, tous conservés à l'identique de ceux du SUV Mitsubishi, le mérite revient aux concepteurs du C4 Aircross pour avoir rhabillé ce poste de conduite avec des matériaux plus valorisants. C'est le cas du «slush» (un plastique soft) qui recouvre la casquette de l'instrumentation ou encore, du placage laqué façon piano noir qui souligne la partie inférieure du volant. Il y a lieu de noter, aussi, la richesse de l'équipement de série qui intègre, entre autres, la climatisation automatique, l'allumage auto des phares, l'autoradio avec entrée USB et kit Bluetooth, le régulateur de vitesse... Le chapitre des options n'est pas en reste, avec le démarrage par bouton-poussoir, le toit panoramique en verre ou encore, l'écran tactile intégrant les fonctions de l'autoradio, la cartographie GPS et les images de la caméra de recul. Pour la route et l'évasion En étant le cousin technique du Mitsubishi ASX, le C4 Aircross devrait logiquement en hériter l'excellence de la motricité, en dehors des sentiers battus. Un exercice que nous n'avons pas tenté, comme d'ailleurs la majorité écrasante des acheteurs de 4x4. En lieu et place, nous avons emmené ce véhicule sur plus d'une centaine de kilomètres dans les environs de Lyon. Cela a été l'occasion de le tester dans ses deux motorisations diesel : le 1.6 litre HDI de 116 ch (270 Nm), en deux roues motrices et le 1.8 L HDI de 150 ch (300 Nm) en transmission intégrale, laquelle offre 3 modes : 2WD (4x2), 4WD (4x4) et Lock (répartition optimale du couple entre les deux essieux sur route difficile). Servi par une direction précise et de bonnes suspensions, le C4 Aircross ne nous a pas déçus. D'autant plus que ses moteurs sont sobres (autour de 5 l/100 km en cycle mixte). Le seul bémol consiste en l'absence d'une boîte automatique, dans ses deux versions diesel. Par ailleurs, le nouveau crossover de Citroën qui vient de démarrer sa carrière en Europe, se fera attendre jusqu'en novembre au Maroc, nous dit-on. Mais à coup sûr, il y jouera au trublion, dans son segment. Version PDF