Après avoir disparu des radars, l'impôt sur la fortune ressurgit ! Au delà de l'impôt lui-même, c'est son processus d'approbation qui est intéressant à analyser.L'Histoire retiendra que l'ancienne majorité, menée par l'Istiqlal, le RNI et l'USFP, s'y opposait fortement, face à un PJD déchaîné, qui voulait faire de cet impôt la principale ressource du fonds de solidarité. Aujourd'hui, les rôles sont inversés. Le syndicat FDT, proche de l'USFP, a déposé un amendement à la loi de Finances, pour y intégrer l'impôt sur la fortune, avant son vote à la Chambre des conseillers. Il n'en fallait pas plus pour que toute l'opposition, RNI et USFP en tête, fasse bloc et déclare vouloir faire passer en force l'impôt sur la fortune, au risque de retarder encore plus la loi de Finances 2012. Et dire que ce sont ces mêmes partis qui rejetaient en bloc une telle proposition, il y a quelques mois. Que dire aussi du PJD, qui une fois passé aux commandes, a oublié ses revendications fiscales et son plaidoyer pour le fonds de solidarité à la même période et qui fait, aujourd'hui, une volte-face surprenante, en voulant à tout prix rejeter cet amendement ! C'est ce que l'on peut appeler l'exception marocaine en matière de politique. Le constat malheureux est qu'il n'y a dans de telles démarches aucun respect des électeurs et encore moins de cohérence avec les promesses et les programmes électoraux. Voilà encore une raison pour accélérer le processus des élections municipales et adopter une Chambre des conseillers nouvelle version, conformément à la Constitution. En effet, la configuration actuelle ne traduit nullement la volonté politique réformatrice de l'Etat, hypothèque l'économie et entraîne l'asphyxie de l'investissement. Que de gâchis !