* Certaines formations rejettent en bloc le texte, estimant quil ne correspond nullement aux besoins des Marocains, surtout en cette période de crise. * Parmi les amendements proposés, figurent lintroduction de limpôt sur la fortune, la prorogation de la baisse de lIR jusquen 2011 et à 5 ans celle de la mesure consistant à réduire lIS pendant trois ans pour les sociétés qui intègrent la Bourse. Après son adoption par la première Chambre, le projet de Loi de Finances 2010 sera soumis au débat à la deuxième Chambre. Si le texte a effectué un passage plus ou moins facile par les députés, il risque de créer une vive tension parmi les conseillers. Puisque tout le monde, les partis politiques, les syndicats, les chambres professionnelles affûtent leurs armes et vont proposer à leur tour plusieurs amendements. Certaines formations comme le Parti de lauthenticité et la modernité (PAM) ou des syndicats comme la CDT ou la FDT, ont affirmé quils peuvent rejeter en bloc le texte estimant quil ne répond nullement aux besoins des Marocains, surtout en cette période de crise. «Le projet de Loi de Finances accorde plus dimportance aux budgets sectoriels sans aucune cohérence densemble», a affirmé Mostapha Hasni de la CDT. Il souligne que «le gouvernement na pas une politique harmonieuse ni dorientations claires, surtout dans les secteurs stratégiques ou qui ont une connotation sociale. Le gouvernement ne nous a pas associés aux discussions sur les grands sujets. Même au niveau du dialogue social, les échanges étaient limités. Pour ce qui est des amendements, notre centrale propose de proroger la baisse de lIR jusquen 2011. Même avec ces baisses successives, la taxation des salariés reste encore lourde comparativement à dautres pays et ces prélèvement grèvent énormément leur pouvoir dachat». Certes, Salaheddine Mezouar dispose dune majorité confortable, mais la pratique a montré que même les conseillers issus de la majorité peuvent bloquer le projet. On se rappelle que le budget de la Justice avait été rejeté en commission par le groupe de lIstiqlal. Ce même parti est déjà monté au créneau par lentremise de son association déconomistes istiqlaliens présidée par Adil Douri. Il avait estimé que le texte comportait quelques incohérences fiscales comme les droits denregistrement sur les transactions sur les actions entreprises. Lex-ministre du Tourisme juge que ces mesures pourraient pénaliser la compétitivité de lentreprise et mener à une sous-capitalisation. La majeure partie des transactions sur actions entreprises sera soumise à un droit denregistrement obligatoire de 3%. Pour la Loi de Finances 2010, lalliance des économistes istiqlaliens avait soulevé également la question de laugmentation du taux de taxation des plus-values sur cession dactions dentreprises non cotée qui passera de 15 à 20%. Lassociation veut également que la mesure consistant à réduire lIS pendant trois ans pour les sociétés qui intègrent la Bourse, soit prorogée à 5 ans. Le parti de lItiqlal revient à la charge concernant la question de laugmentation de la TVA sur les produits pétroliers qui va passer de 7 à 10%. Certes, cette mesure ne sera pas répercutée sur les consommateurs, mais le parti estime quelle sera supportée par la Caisse de compensation et que de ce fait elle va pénaliser le budget de lEtat. Par ailleurs, la question de la baisse des droits de douane sur limportation des petits veaux nest pas du goût de plusieurs formations. Outre les partis, les représentants des Chambres agricoles estiment que cette mesure va pénaliser le secteur, surtout les petits exploitants qui devront faire face à une concurrence déloyale. «Nos agriculteurs, surtout les éleveurs, ne sont pas assez compétitifs du fait que leurs homologues à létranger sont bien soutenus à coups de subventions et autres aides indirectes. Limportation de produits agricoles est un coup fatal pour leur activité», a affirmé Mohamed Zaidi, de la Chambre dagriculture de Benslimane. Parmi les autres propositions, figure celle de la FDT, syndicat proche de lUSFP, qui exige une taxation sur la fortune. «Cest une initiative qui permettra de réduire les inégalités sociales», a indiqué Ahmed Fatihi, de la même centrale. Quant à la mise en place dun fonds de solidarité familiale, linitiative a été saluée par toutes les formations politiques. Mais encore faut-il lui attribuer les mécanismes adéquats pour assurer son bon fonctionnement, a suggéré Abdellah Attache de lUNMT, syndicat proche du PJD. C. J.