S'il fallait encore une prenve que la crise est bien là, la hausse des impayés, enregistrée par Bank Al Maghrib en est la preuve irrédfutable. La crédibilité des moeyns de paiement, tous types confondus en prend un sacré coup. Le chèque rejeté pour défaut ou insuffisance de provision pèse de plus en plus sur le moral des commerçants et des TPE. Le développement des paiements par cartes bancaire a permis d'en atténuer très légèrement l'impact mais nous sommes loin de l'objectif escompté. Les chèques en bois continuent d'être émis, en dépit de l'existence d'un arsenal juridique pénal. En effet, les garde-fous mis en place par les autorités monétaires (peines d'emprisonnement, amendes élevées, fichier central auprès de Bank al-Maghrib recensant l'ensemble des incidents, interdictions et régularisations...), en vue de mettre fin aux fraudes recensées sur les chèques, n'ont pas réussi à couper l'herbe sous le pied des fraudeurs, en majorité des particuliers. Souvent, ce sont les services de police qui sont pointés du doigt. En effet, ils ne jouent pas souvent leur rôle dans le processus de répression des infractions liées aux chèques. En témoignent les 353.049 chèques en bois enregistrés à fin 2011, contre 362.851 en 2010. Certes, le chiffre est en régression (-2,7%) mais il demeure alarmant. La lettre de change n'est pas mieux lotie La lettre de change normalisée (LCN) n'est pas en reste. La crédibilité de ce moyen de paiement fait de plus en plus parler de lui parmi les entrepreneurs et les commerçants suite aux incidents répétitifs de non-paiement. 90% des rejets des LCN sont pour des raisons d'«absence ou d'insuffisance de provision». D'ailleurs, à fin 2011, le nombre des LCN est passé de 3,1 millions en 2010, à 3,4 millions en 2011. Une année qui a enregistré également le maintien de la prédominance des chèques dans l'ensemble des paiements scripturaux, avec une part en nombre de 53%, devant les virements (31%), les prélèvements (9%) et les lettres de change normalisées (7%). Devant l'augmentation croissante des incidents de paiement sur chèques et LCN, aucune catégorie d'entreprise n'est épargnée, mais les plus vulnérables sont les petites et les jeunes entreprises. Les commerçants ne peuvent qu'être, eux aussi, très exposés à ce risque menaçant la bonne marche de leurs affaires. Dans le meilleur des cas, une facture impayée perturbe la gestion de l'entreprise. Cela, dans un contexte de compression des marges des opérateurs, tous secteurs confondus, et ce, bien que la demande interne demeure bien orientée, soutenue par une maîtrise de l'évolution des prix d'une part et de l'amélioration des revenus de l'autre. Par ailleurs, force est de noter que sur le volet des opérations de paiement effectuées par le biais de cartes bancaires, ce sont les retraits d'espèces qui dominent, avec près de 162 millions d'opérations, correspondant à une valeur cumulée de 138 MMDH. Même les opérations de paiement par cartes se sont améliorées de 21,8% en nombre et de 22,7% en valeur sur un an. Cette progression s'explique essentiellement par l'accroissement des paiements à travers les terminaux de paiement électroniques (TPE). Concernant les transactions réalisées par des cartes internationales au Maroc, elles ont affiché un léger repli à 9,1 millions d'opérations contre 9,3 millions, une année auparavant. Cela pourrait être imputé, en grande partie, au repli des arrivées touristiques. 2011 fut très difficile pour les opérateurs touristiques nationaux, qui subissent toujours les contrecoups de la crise économique et financière internationale. Un contexte délicat qui pèse sur l'économie nationale et qui pourrait se traduire par une montée plus inquiétante des impayés.