Quelque 500 experts dans le domaine de la monétique, représentant une trentaine de pays africains, outre des spécialistes d'Asie, d'Europe et d'Amérique, prennent part à la 7e édition du congrès «Carte d'Afrique», dont les travaux ont démarré jeudi à Marrakech. Cette rencontre se positionne, désormais, comme un rendez-vous annuel dédié aux technologies de la carte en Afrique du Nord, Centrale et de l'Ouest. Première finalité : réunir la communauté de la sécurité numérique et du paiement, le temps de se pencher sur la situation actuelle de ce secteur en Afrique et sur les contraintes qui lestent sa bonne marche, ainsi que sur les perspectives de développement. Dans ce sillage, Fayçal Lakhdiri, vice-président et directeur régional de Mastercard Worldwide Maroc ne manque pas de souligner que «le secteur de la monétique a une influence considérable sur le développement durable des pays africains, d'où l'impératif de concentrer les efforts sur la promotion de la bancarisation sur ce continent». L'Afrique, poursuit-il, offre un potentiel considérable pour les institutions financières et monétaires ainsi que pour les acteurs opérant dans ce domaine. Hassan Alaoui, organisateur de l'événement, a fait observer dans son mot d'ouverture, qu'en ce qui concerne les moyens de paiement, l'Afrique intègre progressivement et à des niveaux variables, les technologies liées à la carte, déplorant le fait qu'il est vrai que le faible taux de bancarisation reste l'un des principaux freins au développement des services financiers en général. Innovations et impacts Néanmoins, l'émergence des nouvelles innovations technologiques liées notamment à la téléphonie mobile, dont le nombre des utilisateurs dépassera les 500 millions sur le continent, permet de contourner ces obstacles. Résultat : le paiement par mobile est en phase de s'affirmer comme un réel relais de croissance, pas uniquement pour les technologies de la carte, mais aussi sur le plan économique et social. D'autres créneaux, comme l'usage multiple de la carte ou encore l'utilisation de la carte dans les applications gouvernementales sont devenus monnaie courante dans plusieurs pays de la région. Mohamed Horani, président de la CGEM, partage cet avis. Pour cet expert du paiement électronique, comme tous les autres pays africains, le Maroc doit s'apprêter, au cours de la décennie à venir, à affronter de nombreux défis inhérents à la démographie, à la mobilité, à la connectivité, au développement durable, à l'urbanisation et à la gestion des ressources. «L'industrie du paiement électronique, tout comme l'environnement mondial, est en pleine mutation. Il est clair que des forces globales et complexes sont en mouvement et que seules les entreprises les plus dynamiques et les plus flexibles, pourront se développer dans la nouvelle configuration qui est en train de se construire», dit-il. Aux yeux de Horani, il est évident que les paiements par téléphone mobile sont en plein essor dans le monde et font l'objet d'une course entre les distributeurs, les banques, les émetteurs de cartes, les opérateurs téléphoniques, les entreprises technologiques et bien d'autres acteurs qui ne cessent de se manifester. «Le consommateur est en train d'imposer son mode de vie aux opérateurs de paiement et les coûts des transactions vont aller en diminuant, par la force de la concurrence et la rigueur de la réglementation», explique-t-il. Selon lui, l'Afrique témoigne aujourd'hui d'une grande habilité à embrasser les changements et s'impose comme la plus forte croissance des services mobiles au monde. En chiffres, on estime qu'à l'horizon 2014, deux personnes sur trois en Afrique disposeraient d'une connexion mobile, ce qui représente une progression de 60% sur les trois années à venir.