Le climat d'affaires est bon, mais le cadre institutionnel ne suit pas. Voilà le constat que fait le centre pour l'entrepreneuriat et les politiques publiques (CEPP) dans sa récente étude. L'organisme utilise ce qu'il appelle indice mondial d'entrepreneuriat et de développement (Global Entrepreneurship and Development Index, ou GEDI) pour classer les performances des entreprises de 79 pays à travers le monde. Dans ce classement, le Maroc fait partie de ces mêmes pays où le climat des affaires reste globalement bon et occupe de ce fait la 61e place. Dans une approche plus générale, le pays prend place entre l'Algérie et l'Indonésie, qui totalisent des scores légèrement plus élevés,sans oublier la Russie et la Serbie, qui enregistrent des scores un peu plus faibles. De quoi constater que le royaume reste bien loti. Mais qu'est-ce qui vaut cette distinction ? L'ouverture du pays au monde reste indéniablement un des points forts, puisqu'il présente un degré d'internationalisation élevé, selon l'étude. Toujours en termes de points, le nombre d'entreprises exportatrices ainsi que la hausse constante de la création d'entreprises sont autant d'éléments qui permettent de rassurer les investisseurs. En extrapolant, la croissance de la population et la hausse des profils qualifiés dont les compétences permettent de soutenir le niveau de création d'entreprises, participent également aux atouts du pays. Cependant, s'il existe des points forts, beaucoup reste à faire pour améliorer la place du Maroc dans le classement. Selon l'étude du CEPP, «les principales faiblesses du Maroc comprennent des niveaux dangereusement bas d'entreprises impliquées dans le secteur de la technologie». Hormis les carences de ce secteur, qui reste largement inexploité au Maroc, la source même des investissements dans la création d'entreprises est encore liée aux canaux de l'informel, en raison de l'inexistence de Business Angels. Aussi l'organisme critique-t-il sévèrement l'attitude encore «très individualiste» en ce qui concerne l'entrepreneuriat, mettant en exergue l'environnement institutionnel encore peu développé et, de surcroît, incapable de soutenir un réel essor de l'entrepreneuriat productif.