Selon les conclusions de la première conférence du cycle «Les défis de la construction aéronautique civile», organisée mardi 8 décembre par l'ONDA, plusieurs défis se profilent à l'horizon 2050 pour le secteur. Dans son exposé, George Ville, professeur à Sup'Aero et l'ENAC, invité à cette occasion, rompt avec deux opinions communément admises bien qu'étant erronées. Les gros porteurs ne sont pas les plus économiques. En effet, les évaluations de consommation unitaire montrent que l'efficacité énergétique est optimale pour des capacités de 200 à 300 sièges. La deuxième fausse thèse concerne le rayon de vol des avions. Inutile d'équiper les avions de super tanks de carburant au futur. Il est démontré à ce titre que l'efficacité énergétique diminue quand le rayon augmente. L'autre problématique est liée au pétrole. La raréfaction des ressources pétrolières est une réalité de demain et il convient de s'y préparer. Des alternatives pas toujours évidentes Aussi a-t-on planché sur les alternatives. Plusieurs énergies envisageables au départ ont été à tour de rôle écartées. Le bioéthanol, par exemple, n'est pas assez énergétique pour les avions. Quant au Bio diester il présente des contraintes liées aux basses températures. La seule solution pour ne pas voir tous les avions cloués au sol à l'avenir, explique Georges Ville, c'est le kérosène de synthèse développé à partir du gaz naturel. Le marché mondial de la construction aéronautique civile est un marché duopole qui connaît un fléchissement lié à la conjoncture économique mondiale. Les deux constructeurs aéronautiques Airbus et Boeing doivent maintenir des livraisons annuelles de l'ordre de 300 à 400 avions, vitales pour leur pérennité dans les années à venir. La fenêtre monétaire constitue également un défi. La parité dollar/euro tantôt désavantage Airbus, ce qui profite à Boeing, et tantôt joue l'effet inverse. L'ONDA s'allie à l'AAE de Toulouse L'ONDA a ratifié mardi une convention de partenariat scientifique avec l'académie de l'air et de l'espace AAE de Toulouse. Cette convention a pour but d'instaurer un champ de coopération mutuelle apte à développer la formation et les métiers de l'aviation civile. Ce partenariat permettra en outre une convergence de la réglementation aérienne en matière de sécurité et d'environnement entre le Maroc et l'UE. L'ONDA, qui célèbre la journée internationale de l'aviation civile, a annoncé à cette occasion la création d'un cycle de conférences à périodicité trimestrielle. Dans son allocution d'ouverture, Abdelhanine Benalou, directeur général de l'ONDA, a souligné l'opportunité pour l'académie internationale de l'aviation civile Mohammed VI (AIAC Mohammed VI) de devenir un forum de réflexion capable de réagir «on time» aux multiples contraintes conjoncturelles et structurelles de l'aviation civile nationale et internationale. L'ONDA veut faire de l'AIAC Mohammed VI un espace propice à la recherche et un lieu de rapprochement entre les industriels présents à la technopole Nouasser et le cursus académique. L'office aéroportuaire marocain dispose aujourd'hui de ressources humaines prestant des services techniques qui répondent aux exigences européennes. Cependant il lui en faut davantage pour l'existant, et plus encore pour ses projets de développement aéroportuaire à venir. Abdelhanine Benalou le souligne clairement aux Echos. Tel un mot d'ordre, il martèle : «Nous ne lésinerons pas sur les moyens pour atteindre les meilleurs standards internationaux de formation aux métiers de l'aviation aérienne».