Le torchon brûle entre le ministère des Habous et des affaires islamiques et la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM). Point de discorde: L'approche adoptée depuis près de 5 ans par les Habous, pour la répartition des quotas lors de l'opération Hajj. Les voyagistes, à l'occasion du lancement de l'opération d'inscription pour le tirage au sort des candidats pèlerins au titre de la saison 1434/2013, demandent une liste unique au lieu de deux (liste secteur public et liste agences de voyages). «Le mode de répartition des quotas est défavorable. Notre quota s'est réduit comme une peau de chagrin depuis quelques années. Ainsi, ce sont seulement 3.780 pèlerins que se partagent les 84 agences qui bénéficient de la demande, or ce sont près de 250 agences qui attendent leur part», se désole Khalil Majdi, président de la FNAVM. C'est dans ce sillage, que la fédération, qui a déjà saisi le ministère du Tourisme pour trancher ce dossier, appelle à plus de transparence. «On ne demande pas d'avoir plus de quotas, mais une approche plus transparente. Le système des deux listes en vigueur n'est pas clair dans l'esprit du pèlerin. Il ne repose sur aucune justification objective. À noter qu'une année avant l'opération Hajj, ce sont près de 32.000 pèlerins qui sont tirés au sort et qui ont à choisir entre les agences de voyages et les Habous», a-t-il ajouté. En fait, les voyagistes, qui se sentent lésés, revendiquent une approche neutre et démocratique qui permettra aux pèlerins tirés au sort, de choisir leur prestataire sur la base d'un produit et d'un prix détaillé et contractuel, comme stipulé dans l'article 11 de la loi 31-96. «On veut communiquer sur nos offres qui vont des produits économiques aux produits de luxe. Les prix que nous offrons ne sont pas très différents de ceux proposés par les Habous. Pour les produits économiques, les agences de voyages offrent des prestations meilleures pour des tarifs variant entre 38.000 et 42.000 DH. Or, on n'a aucun moyen de nous faire connaître, ce qui n'est pas le cas pour les Habous», a-t-il précisé. Certes la polémique se ravive annuellement entre les deux parties, mais cette année, les voyagistes menacent de monter au créneau et de faire valoir leurs droits si le ministère des Habous campe sur ses positions. Ils organisent d'ailleurs une conférence de presse aujourd'hui pour scander leurs doléances. «En fonction du développement des événements, nous prendrons nos dispositions», a-t-il martelé. Ceci dans un contexte où la FNAVM est en réorganisation du secteur de la distribution du voyage religieux, qui représente une activité vitale pour un grand nombre d'agences de voyages au Maroc. Le cœur de métier de plus de 30% des membres de la fédération est en effet, incarné par les activités annuelles du Hajj et celles saisonnières de la Omra.