France Telecom peut être fière de son deal avec Méditel. Au terme du troisième trimestre 2010, la filiale rouge de l'opérateur orange affiche des résultats en forte progression... très forte même. Aussi, le résultat net a-t-il explosé de 91% sur les neuf premiers mois de l'année pour s'établir à 270 millions de DH. «Cette performance est due à la progression commerciale sur les différents segments d'une part, et à la maîtrise des charges d'exploitation de l'autre», explique-t-on auprès du management du deuxième opérateur télécoms. Néanmoins, la progression des indicateurs d'exploitation n'explique pas, à elle seule, cette envolée des profits. Cette trajectoire que suit le résultat net, et qui pour le moins que l'on puisse en dire «crève le plafond», est soutenue de toute évidence par des éléments exceptionnels. Ce qui ne remet en aucun cas en cause les fondamentaux de l'entreprise ni même ses perspectives de croissance. Au sujet de ces éléments exceptionnels, le management de Méditel n'a pu donner aucune explication. La temporisation est de mise en attendant l'introduction en Bourse à venir. Gros appétit pour les parts de marché En termes relatifs, le chiffre d'affaires a augmenté de 11% pour s'établir à 4,2 milliards de DH à la fin du troisième trimestre, tiré vers le haut par les segments entreprise et l'Internet 3G qui ont respectivement progressé de 16 et 77% depuis janvier. Néanmoins, la croissance du segment 3G s'est nettement essoufflée pendant le troisième trimestre, puisque l'Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT) relève une amélioration qui s'est limitée à 8% sur les trois mois chez Méditel. Globalement, si ce tempo se poursuit pendant le dernier trimestre de l'exercice courant, l'entreprise devrait clôturer l'année avec un revenu tournant autour des 6 milliards de DH, sur un marché qui en draine près de 40 milliards, soit environ 15% de parts de marché, tous segments confondus. Côté exploitation, l'Ebitda (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization) qui peut être assimilé à l'excédent brut d'exploitation (EBE), s'est apprécié pour sa part de 9% pour atteindre 1,6 milliard de DH, en phase avec l'élargissement du parc client. Un indicateur qui ne tient pas compte de l'amortissement sur l'investissement en infrastructures, qui totalise 25 milliards de DH depuis 2000 à amortir sur 25 ans, et ne manquera pas de peser sur les résultats. Sur les trois premiers trimestres, l'opérateur télécom a pu attirer 10% supplémentaires de nouveaux clients, pour dépasser la barre des 10 millions d'utilisateurs (10,14 millions). L'influence opérationnelle ainsi écartée, et suivant la logique implacable de la comptabilité (précisément celle du Compte de produits et charges et du tableau de formation du résultat), il est évident que seuls le résultat financier et le solde non courant peuvent expliquer ce bond de 91% des bénéfices. Mohamed Elmandjra, DG de Méditel, se félicite de ces réalisations. «Les résultats de Méditel sont complètement en phase avec nos attentes, et le comportement des différents indicateurs nous conforte dans nos choix stratégiques», pour reprendre ses propos publiés dans le communiqué de l'opérateur.