L'habitat a toujours été une préoccupation majeure de l'Etat. Déjà, la cinquième édition du Salon international du bâtiment, tenue en 1994, portait sur la stratégie de l'intervention de l'Etat dans le domaine de l'habitat social. En 1998 on se posait la question sur le logement à adopter pour le Maroc de demain. La 13e édition qui a démarré hier, porte sur l'habitat social et les villes nouvelles. Ces deux concepts ont été déployés afin de lutter contre la fracture urbaine et offrir à tous les citadins un habitat digne avec un accès égal aux équipements de base. On notera, donc, le lancement de cinq villes nouvelles, dont deux sont à un stade très avancé de réalisation. Il s'agit de Tamansourt, dans la périphérie de Marrakech, sur 1.200 ha, pour accueillir 300.000 habitants, et de Tamesna dans la périphérie de Rabat sur 840 ha, pour accueillir 250.000 habitants. Les villes qui sont dans un stade de démarrage sont Chrafate, Lakhiayta et Zenata. La première sera réalisée dans la périphérie de Tanger sur une superficie de 1.200 ha et accueillera 150.000 habitants. Le coût des programmes de son aménagement est estimé à 2,4 MMDH. Lakhiayta située entre la ville de Casablanca et Settat sera, quant à elle, réalisée sur une surface de 1.300 ha pour une enveloppe globale de 4,1 MMDH, et aura une capacité d'accueil de 180.000 habitants. Enfin, la ville de Zenata, qui se situera près de Mohammédia, représente un investissement de 1,3 MMDH et accueillera 300.000 habitants. Une politique pour l'équilibre du réseau urbain Cette politique des villes nouvelles vise à équilibrer le réseau urbain régional, organiser et anticiper le développement urbain prévisionnel, lutter contre la prolifération de l'habitat insalubre, encourager et développer le partenariat public-privé. Cette politique vise, également, à faire des villes nouvelles des lieux à la fois de l'innovation technologique, de l'expérimentation de nouveaux modèles d'architecture et d'urbanisme, de l'amélioration du cadre bâti et de la promotion d'un urbanisme durable. Le déficit en logement a été estimé en 2004 à 1,24 million d'unités. À cette date la projection des besoins à l'horizon de 2010 tablait sur un rythme de production de 223.000 unités par an. Cette estimation a été calculée sur la base de la satisfaction des besoins dus à la formation de nouveaux ménages estimés à 93.000 unités par an et la résorption du déficit à l'horizon de 2010, soit 130.000 unités supplémentaires. Depuis, le ministère de tutelle a orienté sa stratégie afin d'élargir les possibilités d'accès à la propriété au profit des couches démunies. Il s'est également penché sur de nouvelles approches dans la lutte contre l'habitat insalubre. La gestion urbaine a pris la place de la gestion de projets, l'attribution d'un nouveau rôle à l'Etat et des établissements publics (intégrés, actuellement, dans le cadre du groupe Al Omrane) a également été à l'ordre du jour au même titre que l'instauration d'un nouveau cadre contractuel avec les intervenants et les professionnels. Arrivé à un rythme de production des logements de l'ordre de 110.810 en 2006, le déficit s'établit actuellement à 1 million d'unités. Pour le pallier, le projet de loi de finances 2011 prévoit la construction de 130.000 logements par an sur la période 2010-2020. Un programme qui englobe à côté des villes nouvelles la remise sur le marché de l'habitat locatif, la résorption du problème de l'habitat menaçant ruine, le programme des villes sans bidonvilles ainsi que les programmes de logements sociaux.