Tous les hôtels et les maisons d'hôtes ont affiché complet durant la 7e édition du festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira, organisée du 28 au 31 octobre. Les restaurants ont également fait de bonnes affaires. Les mélomanes de ce genre particulier de musique ont été nombreux à faire le déplacement depuis tout le Maroc et l'Europe. Pour la première fois, 8 prix «Matrouz» sont accordés à 8 artistes, à savoir le rabbin Haim Louk, Raymonde El Bidaouia, Mohamed Briouel, Abdou Souiri, Françoise Atlan, Joseph Chetrit, Madlaoui et Maurice Mediouni, a indiqué Hanane Ouassini, directrice de production et d'organisation du festival. Les prix, à connotation symbolique, sont des tableaux d'Amine Cherradi, un jeune peintre de renommée d'Essaouira. D'autres artistes ont eu leur part à ce festival, puisque la manifestation a été ponctuée de vernissages d'artistes peintres et d'une exposition d'un jeune photographe de l'association Bayti. Des invités de marque ont également fait le déplacement cette année pour ne citer que Khalid Naciri (ministre de la Communication), Layla Chahid (représentante de la Palestine), Serge Telle, ambassadeur de France chargé de l'Union pour la méditerranée (UPM) à l'Elysée, Mohamed El Yazghi (ministre d'Etat), Elvira Saint-Gerons Herrera, directrice de la Fondation des trois cultures (FTC), Xu Junghu (ambassadrice de Chine), Rachid Benmokhtar (président de l'université Al-Akhawayn et de l'observatoire de l'INDH). Sans oublier le vice-président de la banque de Rothschild ou encore Xavier Hermès (président fondateur de la maison Hermès) et bien d'autres personnalités mondiales ont honoré ces festivités de leur présence. «C'est un grand événement avec un tout petit budget de l'ordre de 2,5 millions de DH seulement», précise la directrice. En déduisant les cachets des artistes (quelque 900.000 DH), Le reste est réparti pour l'organisation, les prises en charge et différents moyens de communication. C'est un très beau festival et nous espérons que les sponsors nous suivent encore plus pour l'année prochaine, est-il déclaré. Des paroles brodées et des musiques tissées Pendant trois jours, la musique andalouse, le matrouz judéo-arabe et maroco-espagnol, le flamenco et le melhoun ont investi la grande scène de Bab El Menzeh et les espaces de Dar Souiri. De grands maîtres et de grands orchestres ont imprimé leur marque à cette édition, soutient André Azoulay (président-fondateur de l'association Essaouira Mogador). L'orchestre de Feu Abdelkrim Raïss de Fès s'est produit chaque soir sous la direction de Mohamed Briouel. Ce dernier a invité la chorale du roi David arrivé de Strasbourg pour la pérennité de la musique judéo-arabe. Participation également du rabbin Haim Louk venu revisiter de belles pages de l'art du Matrouz. Le professeur Joseph Chetrit et son équipe de musiciens et de chanteurs ont présenté un programme illustrant et expliquant ce que veut dire le Matrouz avec ses paroles brodées et ses musiques tissées. Raymonde El Bidaouia et Mustapha Regragui avec son orchestre ont enthousiasmé le public. Le duo formé par Françoise Atlan et Abderrahim Abdelmoumen ont produit des moments privilégiés du Matrouz maroco-espagnol. Une soirée forte, le samedi avec le concert à une voix du poète et chanteur palestinien Moneim Adwan. De grands orchestres de Tanger et de Meknès, ainsi que de grands chanteurs et solistes des répertoires Ala et Matrouz, notamment, Abderrahim Souiri, Noureddine Tahiri, ont aussi apporté de la bonne humeur à cette manifestation. Des forums ont été organisés pendant les matinées du festival pour débattre du «Partage des cultures pour la construction d'un espace privilégié de résistance à l'archaïsme et la régression».