Que les mélomanes s'apprêtent à vivre une soirée inoubliable ! Vendredi 8 juin, la célèbre place de Bab Al Makina à Fès accueillera l'un des moments forts de la 18e édition du festival de Fès des musiques sacrées (du 8 au 16 juin). Un moment inédit où l'on rendra hommage à l'un des plus grands écrivains et poètes perses, Omar Khayyâm. Il faut dire que cette édition intitulée «Réenchanter le monde» est dédiée à Khayyâm. Mathématicien et astronome, ce dernier, habité d'une véritable quête mystique, traduit sa vision de l'existence, de Dieu et de l'éternité dans des poèmes hallucinants de beauté. Ses fameux quatrains «Rubaïyat» traverseront les siècles. Ils demeurent, source d'enchantement pour bon nombre d'écrivains, de poètes, d'artistes et de lecteurs à travers le monde. Face à l'ambition du pouvoir, à la voie de l'anarchie et à la quête souterraine, il propose la philosophie sereine et heureuse d'une vie tournée vers le moment présent et la lumière. De la musique et du spirituel Cette soirée d'ouverture, qui est une création du festival des musiques sacrées, sera mise en scène par le célèbre cinéaste français Tony Gatlif. Le choix de Gatlif pour mettre en scène la soirée d'ouverture est loin d'être anodin. Depuis son film-culte «Latcho Drom», produit en 1992 et qui retrace l'histoire de la musique tsigane de l'Inde à l'Espagne, Tony Gatlif, premier metteur en scène à rendre un hommage appuyé aux musiques traditionnelles, n'a cessé de présenter d'une nouvelle manière la véracité de ces musiques qui véhiculent ce sentiment de l'origine. Dans la plupart de ses films (Swing, Exils...), Gatlif fait en sorte que la musique intervienne sans cesse de manière à la fois tendre et extatique, pour nous plonger dans un univers onirique où les notes trouvent naturellement leur place. C'est dans cet esprit que le cinéaste français présentera l'hommage à Omar Khayyâm, donnant ainsi le ton à cette 18e édition du festival des musiques sacrées. L'œuvre d'Omar Khayyâm mise en scène par Gatlif symbolisera indubitablement ce réechantement du monde. À l'instar de l'édition 2011, le metteur en scène en collaboration avec Fouazi Skali, directeur de la fondation esprit de Fès et Alain Weber, directeur artistique du festival, présentera des artistes d'Asie centrale, du monde oriental et occidental, le tout dans une scénographie inédite. Bref, cette soirée d'ouverture promet de surprendre et de séduire le public !