Finalement, la saison des publications financières n'aura pas permis au marché boursier de se redresser. Au terme du premier trimestre 2011, les indices de la place ont en effet clôturé dans le rouge, malgré un début d'année assez prometteur. Selon les analystes de BMCE Capital Bourse, les principaux baromètres du marché ont subi «la pression des mauvaises nouvelles sur le front économique, notamment concernant le bilan de 2011, avec la dégradation des finances publiques, ainsi que l'impact craint de la mauvaise campagne agricole sur le comportement général de l'économie en 2012, aboutissant à une revue à la baisse du taux de croissance du PIB». La publication de résultats 2011 mitigés pour les sociétés cotées avec l'abaissement de leurs perspectives pour l'année en cours est également, aux yeux des analystes, un facteur ayant entraîné le revirement dans le rouge des indices. Pourtant, les choses semblaient bien parties pour que cette année 2012 permette au marché de récupérer les pertes de l'exercice précédent. Jusqu'à la mi-février, le Masi et le Madex sont allés jusqu'à gagner 4,5 points, avant de s'inscrire dans une phase de stagnation, qui a perduré jusqu'au mois de mars. «Cette situation est notamment consécutive à la publication de certaines réalisations décevantes, couplée à l'annonce d'une possible augmentation de capital de Maroc Telecom, ayant vraisemblablement entraîné des arbitrages sur le marché» explique-t-on auprès de BKB. En effet, l'annonce par le top management de l'opérateur historique (la plus forte capitalisation boursière) de l'inscription dans l'ordre du jour de la prochaine AGO d'une résolution concernant l'autorisation d'une augmentation de capital de plus d'un milliards de DH aurait provoqué un climat d'attentisme chez les investisseurs en quête de nouvelles opportunités de placement. Depuis cette période et tout au long du mois de mars, les indices se sont inscrits sur une tendance baissière, qui a absorbé les gains constatés en début d'année. «Le stimulus de la baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib intervenu le 27 mars 2012 est resté sans effet sur le marché», précisent les analystes. Par ailleurs, la morosité du marché s'est également fait ressentir au niveau des transactions. Le volume global enregistré au niveau du marché n'a pas dépassé 7,56 MMDH, soit 27,7% de moins que durant le premier trimestre 2011, un exercice où la volumétrie était déjà à la traîne. Ce niveau aurait pu être encore plus bas si ce n'était la transaction conclue sur les titres Lesieur et correspondant à son rachat par Sofiprotéol. Les secteurs qui se sont distingués L'analyse réalisée par BMCE Capital Bourse permet de dresser un comparatif entre le comportement des différents secteurs cotés. Ainsi, durant ce trimestre, seuls 9 secteurs sur 21 s'inscrivent dans une orientation haussière. En haut de tableau, le secteur «Services aux collectivités», représenté par Lydec, enregistre une hausse de +5,88%, tandis que les «Sociétés de portefeuilles et holdings» arrivent à la deuxième place des plus fortes hausses, en s'appréciant de +4,73%. Selon la société de Bourse, c'est principalement Delta Holding qui contribue à la performance de ce secteur. Par ailleurs, la contre-performance de Med Paper a tiré vers le bas le secteur «Sylviculture et papier», qui se classe en tête des plus fortes baisses trimestrielles, avec -29,80%. L'industrie pharmaceutique se replie, quant à elle, de 20,38%, plombée par la baisse du cours de Promopharm.