«Be heard now». En français, «Faites-vous entendre maintenant !». C'est avec cet appel accrocheur que le MEPI (Middle East Partnership Initiative) Alumni Network a lancé son programme de formation, à destination d'une vingtaine de jeunes marocains, portant sur l'utilisation des médias sociaux. Internet est un outil de socialisation certes, mais comment cette socialisation peut-elle être utile à notre société ? C'est donc ce qu'a révélé ce programme aux 18 jeunes venus d'un peu partout de tout le Maroc, et tous issus de la société civile. Formés pendant une semaine, Rachid (22 ans, étudiant en littérature anglaise), Loubna (19 ans, étudiante en 2e année mathématiques appliquées) et les autres, ont appris à utiliser les médias sociaux à d'autres fins que la communication entre «amis». Partager, c'est agir Faisant ainsi de ces jeunes internautes de prochains leaders et des relais d'information et de formation auprès de leur communauté. Dans une déclaration à la presse, Manal Elattir, directrice du MEPI Alumni Network, explique que le propre de ce programme se base sur le principe de «l'autonomisation». Objectif : «développer la confiance de nos jeunes en leurs compétences», souligne la responsable. Faire de Facebook, Twitter, Youtube, Myspace, et d'autres médias sociaux, des outils de sensibilisation et de développement social, cela peut sembler farfelu pour des jeunes qui prennent pour habitude d'user de ces médias pour partager des photos, des vidéos ou des commentaires sur leur «actualité» personnelle. Pour y arriver, le programme n'y est pas passé par quatre chemins. Place au concret ! Mohamed Bachir -expert égyptien des nouvelles technologies, qui a supervisé la formation-, et son équipe ont donc initié trois projets avec la participation des jeunes : la lutte contre la corruption, l'entrepreneuriat social et la promotion de l'image de la femme marocaine. Des thèmes largement abordés dans les médias traditionnels, mais qu'il est plutôt rare de voir émerger de la Toile à travers une vague de tweets, par exemple. Ainsi, au terme de cet atelier les participants ont appris comment en réalisant des podcasts à diffuser sur le Net ils peuvent faire circuler un «message citoyen». Découvrant l'impact du réseau sur la société, ces jeunes ont également appris qu'il suffit parfois d'une image commentée pour influencer le comportement de chefs d'entreprises, de professionnels, d'étudiants... Pour Judith Chammas, députée chargée de mission à l'ambassade des Etats-Unis, «l'impact de ce genre de programme s'avère très important». En effet, dans une déclaration aux médias elle avance que «si ces jeunes sont dotés de bons outils ils peuvent opérer de véritables changements dans leur société».