S'il y a un sujet sur lequel Abdelilah Hifdi, le président de la Fédération du transport (FT), est le plus attendu cette année, c' est sûrement celui du transport international routier (TIR). Longtemps évoquée parmi les actions de la FT, l'activité ne parvient toujours pas à trouver sa voie. «Actuellement, le TIR marocain ne dépasse pas les 10%, et même dans cette part, j'inclus la part des compagnies à capitaux étrangers, installées au Maroc. Les 90% restants sont sous le monopole des opérateurs européens, notamment français et espagnols», déclare Hifdi. L'offre marocaine est minime – pour ne pas dire infinitésimale – face, pourtant, à un marché de plus en plus mouvant et exigeant. Dans le transport international marocain, le TIR ne représenterait que 3%, selon des chiffres estimés en 2007 par l'Association marocaine des transports routiers internationaux (AMTRI). Obstacles Quel est alors le principal frein au développement du segment routier ? «Le défaut de compétitivité», rétorque le président de la FT. Cette compétitivité, il faut surtout aller la chercher au niveau de la TVA sur le gasoil. Ce chiffre est passé de 7 à 10% depuis le début de l'année, mais il reste toujours inférieur à ceux appliqués dans l'espace européen, observe le responsable. En effet, dans des pays comme la France et la Belgique, la TVA sur le gasoil se situe respectivement à 19,6% et 21%. De plus, le TIR marocain accuse un grand retard en termes de mise à niveau technologique et de méthode de traçabilité, au niveau de l'offre existante. Par ailleurs, dans une moindre mesure, un autre facteur est aujourd'hui identifié comme obstacle au développement du TIR marocain. Il s'agit de la réglementation en matière d'immigration clandestine et de transport de produits dangereux, inadaptée à la réalité du marché et qui oblige l'immobilisation prolongée de véhicules impliqués. D'autant plus qu'en cas de litiges, «il est souvent très difficile de déterminer les responsabilités, du moment où, pour un véhicule par exemple, on a plusieurs clients à la fois», détaille Hifdi. Quoi qu'il en soit, c'est un segment qui se retrouve aujourd'hui à la traîne, à l'aube de la mise en œuvre d'une stratégie dédiée à la logistique. Pour le moment, la voie maritime continue à supplanter les routes en transports de marchandises internationaux, en attendant que le fret aérien, ne prenne son envol (une stratégie dédiée vient d'être mise en étude, ndlr).