Quelle gouvernance dans un contexte international caractérisé par une mondialisation à grande vitesse et l'émergence progressive d'un nouvel ordre mondial ? Cette question sera au centre des travaux de la 3e édition de la World policy conference (WPC) qui réunira, du 15 au 17 octobre prochain à Marrakech, plus de 150 personnalités provenant d'une cinquantaine de pays. Cette rencontre annuelle verra la participation entre autres du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, de la vice-ministre chinoise des affaires étrangères, Fu Ying, en plus de plusieurs responsables d'organisations internationales, de présidents de grandes entreprises et d'experts en différents domaines. Organisée par l'Institut français des relations Internationales (IFRI), un des plus puissants think-thank européens en matière de recherche et de stratégie prospective, fondé en 1979 par Thierry de Montbrial, par ailleurs président et fondateur de la WPC, la rencontre traitera des questions politiques et économiques internationales, ainsi que de différentes problématiques spécifiques comme l'énergie, l'eau, l'environnement ou encore les flux migratoires, ont expliqué les organisateurs lors de la conférence de presse tenue lundi à Casablanca. Apporter des réponses concrètes aux défis de la planète Le premier sujet qui sera abordé à l'occasion de cette édition, organisée en partenariat avec le groupe OCP, sera axé sur le thème «Population, climat, santé : quelle gouvernance mondiale ?». «Il s'agira à ce niveau de mettre en lumière l'interaction entre phénomène démographique, énergétique et climatique et leurs conséquences sur la gouvernance», a expliqué De Montbrial, qui présidait la conférence de presse. La deuxième thématique portera quant à elle sur la gouvernance monétaire et financière à travers l'examen des conduites politiques pour sortir de la crise, alors que la troisième sera consacrée à la gouvernance du cyberespace, où seront notamment abordées les questions de la cybercriminalité, du cyber-terrorisme ou encore de la guerre électronique. Pour le quatrième sujet, les participants se pencheront sur l'avenir du G20, créé à l'occasion de la crise de 2008 et dont l'efficacité est sujette à caution tant dans sa préparation que dans sa mise en œuvre, surtout en l'absence de certains pays. C'est d'ailleurs à la place et au rôle des puissances émergentes, principalement celles du BRIC (Brésil, Russie, Chine et Inde) que sera consacré le cinquième thème de la conférence. Enfin, le dernier thème sera réservé à la question de la «gouvernance dans l'actualité», une manière d'aborder les stratégies les mieux efficaces qui permettront au «gouvernement du monde» d'apporter les réponses adéquates aux multiples problématiques auxquelles est confronté chaque jour le système international, car comme l'a souligné le conférencier, «gouverner, c'est avant tout décider». Pour Thierry de Montbrial, le monde vit actuellement une interdépendance de plus en plus accrue en raison d'une accélération de l'histoire, d'où la nécessité de réfléchir sur les voies et moyens permettant d'apporter des réponses concrètes aux défis mondiaux, en vue de s'adapter au rythme. De là provient l'ambition de la WPC, qui vise à améliorer la compréhension des grands problèmes au niveau mondial, dans une vision stratégique destinée à mieux éclairer les décideurs. La conférence trouve également sa motivation, a-t-il indiqué, dans la volonté de donner la parole à d'autres acteurs comme les pays émergents, les experts et les compétences mondialement connues, afin qu'ils participent à la formulation des problèmes, à leur analyse et à la mise en œuvre de solutions.