«Il», c'est Kamal Oudrhiri. Un passionné nourri à l'american dream. Ce Marocain, directeur de projet à la NASA, a un rêve pour son pays. Créer une cité des sciences pour les jeunes... et leurs parents. «Il est primordial de sensibiliser les parents à l'importance de la Science, et de leur donner de quoi promouvoir le savoir scientifique auprès de leurs enfants». Le combat de Kamal Oudrhiri pour le rayonnement de la science au Maroc est mûrement réfléchi. «Ça ne sert à rien d'investir des sommes astronomiques pour des laboratoires si nous n'avons pas une culture scientifique développée», fait-il remarquer. Un vieux projet Fort de ce constat, le président de l'ONG américaine, Grove of Hope, vient chaque année depuis 2004 au Maroc mettre en place des ateliers de sensibilisation. Cette année, il a mis en place quatre programmes dans trois villes, à savoir Casablanca, Rabat et Tanger. Un programme ciblant des enfants (10.000). Des ateliers ludiques de vulgarisation, et d'autres s'adressant aux chercheurs, ont été organisés récemment. Les universités marocaines ont été également sensibilisées dans le cadre d'un programme lancé par l'ONU sur le climat de l'espace. L'objectif étant d'obtenir leur accord pour installer des instruments de mesure des interférences du champ magnétique terrestre. «Now is the time», explique le spécialiste des télécommunications spatiales, dans son langage mélangeant anglais, arabe et français. «Depuis quatre ans, je travaille sur ce projet de Cité des Sciences. Malgré mes demandes auprès de l'administration marocaine, rien n'avance. La Science n'est malheureusement pas prioritaire». Le Maroco-Américain est calme, mais surtout déterminé. «Je ne me lance que dans un projet à la fois mais j'y vais jusqu'au bout». Kamal Oudrhiri dirige en ce moment un projet au centre de Pasadena, près de Los Angeles. Ce projet devrait à l'horizon 2025 déboucher sur une présence permanente sur la Lune puis sur Mars. «Si j'ai réussi, tout le monde peut réussir. Les enfants marocains ont même mieux réagi que les enfants américains au niveau des ateliers. Les capacités sont là, il faut juste les pousser». Fier de ses origines, il ne cesse de rappeler que l'amour de la science est dans notre ADN «Les Arabes avaient développé les systèmes optiques 200 ans avant que Galilée ne découvre le télescope !». Malgré son amour de l'Espace, sa cité fera la part belle aux autres sciences, notamment de la terre et des océans. Preuve qu'on peut avoir la tête dans les étoiles et les pieds sur Terre. Planter les graines de la Science en Afrique Grove of Hope organise régulièrement des activités sur le sol américain. Mais pas seulement. Si le Maroc est le pays de prédilection de son président, Kamal Oudhriri est conscient de l'importance de la science dans le développement économique et la réduction de la pauvreté pour tout le continent. C'est pour cela que l'association organise, chaque année, la semaine de la science en Afrique. Cet événement est l'occasion de faire rencontrer des professeurs du Nord avec des professeurs africains afin de partager leurs expériences ainsi que leurs méthodologies d'enseignement.